Un padawan sur la voie des Jedi |PV Amarrah

En quatrième vitesse, je rassemblais mes affaires de classe et sortis de la salle en courant. Si ça continuait, j’allais être en retard à la salle sur demande - surtout que McGo venait de nous rajouter un devoir à rendre pour dans une semaine. Depuis un mois maintenant, je suivais un entraînement plus qu’intensif avec Lyzz’ pour professeur. Je devais avouer qu’au départ, elle n’avait pas été tendre, même elle ne l’était pas tellement tout court. Mais je ne m’en plaignais pas, bien que mon corps en gardait quelques marques peu gracieuses. J’avais encore un peu mal du dernier entraînement en date mais je tentais de faire bonne figure. Je ne voulais pas que Lyzz’ me prenne pour plus faible que je ne l’étais déjà et je ne lui avais pas demandé de m’aider pour râler à la moindre petite égratignure. J’espérais avoir progressé, au moins un peu, et j’espérais aussi qu’elle était contente de mon travail, au moins un peu. Depuis cette nuit là, nous avions plus jamais reparlé de Laïla, Lyzz’ ne m’avait plus éclaté la tête contre un mur - tout du moins hors entraînement bien sûr - et nous entretenions une relation assez… normale, je dirais. Sans plus. Juste une froide indifférence qui nous laissait une marge de sécurité, chacune de notre côté. Et ça ne me dérangeait pas. Pas vraiment. Je dus bousculer quelques personnes pour arriver pile poil à l’heure devant la porte de la salle sur demande. Essoufflée, je la poussai et entrai dans la salle alors qu’une flèche venait se ficher dans une cible placée un peu plus loin. Lyzz’ s’entraînait à l’arc. Concentrée sur les ronds de couleurs, elle ne m’avait pas vue entrer et je fis mon possible pour ne pas me faire remarquer. Je me changeai en vitesse, enfilant bas de jogging et haut de survêtement par-dessus un débardeur.

Prête à te faire massacrer ?

J’attendis que Lyzz’ tire à nouveau avant de me racler la gorge, signifiant ma présence.

Bonjour Lyzz’, lançai-je. Heu, tu veux finir avant qu’on ne passe à l’entraînement peut être ?

Oui, et après tu ranges gentiment tes flèches avant qu’elles ne viennent se planter accidentellement dans un de mes membres, hein ?

Un accident était si vite arrivé… N’est-ce pas ?

Bonjour Lyzz’ Heu, tu veux finir avant qu’on ne passe à l’entraînement peut être ?

Bon, elle avait fini de se changer. Au moins, elle était pile à l'heure. D'un nouvel accio informulé, j'attirai la flèche à moi, la rangeai dans le carquoi, et enfin, reposais carquoi et arc à mes pieds. Ils disparurent sans un bruit et je me tournais vers mon élève:

-Bonjour. Bon, allons-y. D'avord, dis moi ce que tu as fait comme musculation depuis la la dernière fois.

Je n'étais pas en tenue. Autant que possible, je tenais à m'entrainnais en robe pour le cas où je serais habillé comme ça lors d'une attaque. Mais avec Amarrah, c'était différent et je devais être libre de mes mouvements.

[Les accidents n'arrivent pas avec Lyz, quoi que là, c'est Amarrah alors... On a qu'a dire qu'elles se voient tout les trois/quatre jours oki?]

Lyzz’ me salua en même temps qu’elle rangeait tout son attirail de tir à l’arc.

Bon, allons-y. D'abord, dis moi ce que tu as fait comme musculation depuis la dernière fois.

Question habituelle de début de cours. Aussi lui répondis-je comme une petite fille ayant bien appris sa leçon.

Et bien, j’ai continué de courir le matin, je suis passée à une demie heure de course. J’augmente petit à petit, comme tu me l’as recommandé. Et puis je fais aussi quelques abdos, j’ai un peu de mal encore avec les pompes par contre. J’essaie d’être assez régulière puisque tu m’as dit que c’était la régularité qui faisait progresser.

J’allais lui demander ce qui était prévu au programme pour aujourd’hui quand je me rappelai.

Ah et je me suis mise à la corde à sauter. Un jeu moldu pour gamins que j’ai connu en France. Ça m’aide pour le cœur et les muscles des mollets.

Je haussai piteusement les épaules.

Enfin, je suppose que ça peut pas me faire de mal, non ?

Heureusement que le ridicule ne tuait pas parce que sinon je serais morte sur le champ. Enfin, ce n’était pas grave. Il existait pire dans la vie.

Bien, qu’avez-vous prévu aujourd’hui, grande maîtresse du combat ?

Et bien, j’ai continué de courir le matin, je suis passée à une demie heure de course. J’augmente petit à petit, comme tu me l’as recommandé. Et puis je fais aussi quelques abdos, j’ai un peu de mal encore avec les pompes par contre. J’essaie d’être assez régulière puisque tu m’as dit que c’était la régularité qui faisait progresser.

J'hôchais la tête, satisfaite. Au moins elle ne prenait pas son entrainnement à la légère. C'était une trés bonne chose. Il ne servait à rien que je me donne du mal si elle s'en fichait. J'avais d'autre chose à faire que de m'occuper d'une petite qui se foutait de ma gueule...:

Ah et je me suis mise à la corde à sauter. Un jeu moldu pour gamins que j’ai connu en France. Ça m’aide pour le cœur et les muscles des mollets. Enfin, je suppose que ça peut pas me faire de mal, non ?

-Oui, je connais. Les boxeurs s'en servent aussi. C'est un trés bon exercice, tu as bien fait.

Bien, qu’avez-vous prévu aujourd’hui, grande maîtresse du combat ?

Pourquoi avais-je l'impression qu'elle se moquait de moi? Cette façon de m'appeler, un peu comme un surnom... Elle me faisait penser à Laïla. J'eu un petit sourire nostalgique mais me repris trés vite, arborrant mon visage d'indiférrence coutumier. Cependant, le coin gauche de mes lèvres s'incurva en un petite sourire...:

-Eh bien, jeune apprentie. Je préfère que tu te soit encore un peu plus muscler pour avancer dans le combat à main nues. Alors on va continuer à s'entrainer aux sorts. Il faut que tu progresse dans les informulés. Si je suis satisfaite et si tu le veux, on pourra finir par un petit combat...

"Essaye de ne pas paraître trop heureuse de cette perspéctive..."
Oui, j'essayais de ne pas montrer que j'étais pressée de me battre contre elle. Elle étais mon élève et je voulais tester ses capacitées plus en profondeur. Bien sûr ça restera de son niveau. Pas question que je la batte trop facilement. Je ne voulais pas qu'elle se démoralise.Mais ça serai bien pour elle, elle pourra voir ses progrés, et savoir si elle voulait revoir un point en particulier. Il fallait qu'elle prenne conscience de sa force actuelle. En faite, pour l'instant, je ne lui avais pas encore appris à se battre à mains nues. Ni e manie d'une quelconque arme. On était dans le monde magique, il fallait qu'elle se concentre d'abord sur la magie...

Je fus tout bêtement très contente qu’elle trouve mon idée de la corde à sauter bonne. C’était au moins ça. Et puis comme ça, j’espérais qu’elle comprenne que je prenais son entraînement très à cœur. Quelque part, je voulais lui montrer que j’étais quelqu’un en qui on pouvait avoir confiance et de l’autre je voulais me prouver à moi-même que je n’étais pas qu’une poupée superficielle qui ne se sert de ses dix doigts que pour se peinturlurer la gueule vingt-quatre heures sur vingt-quatre. J’en avais besoin.

Parce que je ne suis pas qu’une grosse salope qui sait écarter les cuisses et différencier un rouge carmin d’un rouge grenat les yeux fermés.

Lyzz’ sembla tiquer au petit surnom, peut être n’apprécia-t-elle pas tant de familiarité venant de ma part, et je me sentis soudain mal à l’aise. Elle redevint impassible comme en un claquement de doigt, ne laissant qu’un des coins de sa bouche se relever dans un rictus presque invisible.

Eh bien, jeune apprentie, je préfère que tu te sois encore un peu plus musclé pour avancer dans le combat à main nues. Alors on va continuer à s'entraîner aux sorts. Il faut que tu progresses dans les informulés. Si je suis satisfaite et si tu le veux, on pourra finir par un petit combat…

Le programme me semblait correct. Je savais bien que j’avais du mal avec la magie, ayant raté les premières années à Poudlard. Et même si Gabrielle avait pensé à m’entraîner un minimum durant mes années en France, cela n’avait pas été suffisant, me laissant entrer dans l’école de magie avec encore de grosses lacunes. Et j’étais consciente que je n’avais pas encore le niveau d’un sixième année de cursus «　normal　». Mais je voulais changer ça. Et j’y arriverai.

Sauf si Lyzz’ t’a massacrée avant.

J’avais du mal à tenir la distance parfois. Elle était très douée pour son âge et elle ne se ménageait jamais lors de nos entraînements, si bien que je lui vouais un très grand respect même si j'en ressortais carrément épuisée. Je me sentis grimacer un peu en repensant aux bleus qui avaient orné mon corps un peu partout après le premier cours. Une véritable hécatombe, j’étais encore plus nulle à ce moment là. Mais j’espérais m’être améliorée, au moins un peu.

Bien, on commence quand tu veux. Avant-hier, j’ai réussi un «　accio　» sur trois en informulé. Bon c’est pas terrible, je te l’accorde, mais c’est déjà mieux que d’en réussir un sur six… marmonnai-je de façon piteuse.

J’avais un réel problème avec les sorts informulés. À haute voix, ça allait et j’arrivais à me débrouiller avec plus ou moins de succès. Mais dès qu’il s’agissait de les faire sans desserrer les lèvres, c’était une autre paire de manches. Et puis j’étais là pour progresser, non ?

Bien, on commence quand tu veux. Avant-hier, j’ai réussi un «　accio　» sur trois en informulé. Bon c’est pas terrible, je te l’accorde, mais c’est déjà mieux que d’en réussir un sur six…

-Tu sais déjà tout ce qu'il y a à savoir vu que tu sais le faire même si ça ne marche pas toujours. Tu as juste besoin de te perfectionner. Et pour celà, tu dois continuer à t'entrainer. Pour ça, je ne peux pas vraiment t'aider alors exerce toi seule pour le moment. Si tu as besoin d'aide, demande moi.

Je fis apparaître un livre pas trop lour ni trop petit et le lui lançais. Elle s'entrainnerai avec ça pour commencer. Moi, je m'écartais un peu. Je ne voulais pas qu'elle me regarde m'entrainner à l'arc. Je me concentrai etla salle se modifia pour devenir une sorte de forêt aux arbres pas trop nombreux. L'herbe haute gênais le déplacement, mais en même temps elle amortissait le bruit des pas. Il y eu même quelque bruit d'animaux et un semblant de brise. Je me reculais de quelque pas et à une petite quinzaine de mètres d'un arbres, je fis apparaître des couteaux et commençais à m'entrainer au tire.Je maitrisais cet art parfaitement, mais il fallait pas pour autant que je me relâche. Du coin de l'oeil, j'observais les efforts de mon apprentie.

Tu sais déjà tout ce qu'il y a à savoir vu que tu sais le faire même si ça ne marche pas toujours. Tu as juste besoin de te perfectionner. Et pour cela, tu dois continuer à t'entraîner. Pour ça, je ne peux pas vraiment t'aider alors exerce toi seule pour le moment, me fit-elle doctement.

J’étais contente que Lyzz’ prenne mon entraînement avec autant de sérieux, ça me faisait plaisir de voir qu’elle n’en avait rien à foutre. Ou alors elle donnait bien le change ? Enfin, je préférais penser que ça ne la dérangeait pas tant que ça ; de toute façon elle n’aurait pas accepté sinon ?

Si tu as besoin d'aide, demande moi, finit-elle alors que je voyais un livre apparaître dans ses mains.

J’acquiesçai ce pendant qu’elle me lançait l’ouvrage. Une couverture un peu plus épaisse que la normale, mais pas trop. Je grimaçai un peu à la vue du titre : «　Informulés : réussir ses sorts en étapes　» avant de rire intérieurement. Ça, ça voulait dire que j’avais vraiment du boulot à fournir, le message était clair comme l’eau de roche. Lyzz’ repartit à son propre entraînement et je décidai de me mettre au travail moi aussi.

…

Ok, on reste calme. On respire un grand coup et on recommence.

Les sourcils froncés de concentration, je lançai une énième fois le sort dans ma tête. En vain. Ma tentative échoua, encore une fois. Comme toutes les autres - ou presque - depuis le début. Et ma patience commençait à s’effriter dangereusement sur les bords - et pas qu’au bord malheureusement. Je soufflai d’exaspération. Je sentais la sueur me dégouliner sur la joue, le long de ma colonne vertébrale. J’avais l’impression que je me transformerai bientôt en une immense flaque de sueur si ça continuait. Et j’avais surtout le sentiment que je n’arriverai jamais à lancer ce putain de sort de mes deux.

Allez, on réessaye une dernière fois.

Je soufflai profondément et lançai une nouvelle fois le sort.

Raté.

Je manquai de piquer une crise, de m’arracher les cheveux.

Lyyyyyyyyzz’ ! appelai-je dans un accent désespéré. J’y arrive pas, ça m’énerve !

[je sais plus vraiment comment marhe les informulé, et j'ai la flemme de chercher, alors on va improviser...]

Lyyyyyyyyzz’ ! J’y arrive pas, ça m’énerve !

Comme je l'observais échouer du coin de l'oeil, son appel à moitié désespéré ne me surpris guerre, refoulant un petit sourire, je fis disparaître mes couteaux et la rejoignit en quelques pas:

-Recommence, lui ordonnais-je doucement.

Elle réessaya. Je vis son visage se contracter sous la concentration. Et pour moi, le problème coulait de sources. Je la stoppais:

-Arrête, arrête. Ecoute, je crois que tu te concentre trop, tu te met trop la pression pour réussir. Pour la magie, il faut certe de la concentration, mais il ne faut pas que tu oublie que nous sommes sorcier. C'est naturel pour nous. Alors détends toi un peu plus. Ne sois pas si tendu, il faut que tu comprenne comment marche le sort. Quand on le formule, on pren un racourcit en quelque sorte, on ne fait pas attention à ce qu'est le sort en lui même. Pour l'accio, c'est un sort d'attraction. Utilise le sort en le formulant mais cette fois ci, ferme les yeux et concentre toi sur ce que ton corps fait inconsciemment pour activer le sort. Une fois que tu auras compris ce qu'il se passe, concentre toi pour le refaire sans prendre la parole. Tu as compris?

J'avais un peu peur qu'elle ne me comprenne pas. Pour moi, c'était tellement naturel, que j'avais l'impression de ne pas savoir comment l'exprimer... Et que je pensais la perturber plus qu'autre chose. Bon de toute façon, si elle ne comprennais pas, je la laissais se débrouiller toute seule avec un bouquin...

Recommence, m’ordonna-t-elle doucement alors qu’elle me rejoignait.

Retenant une envie furieuse de lui dire que ça ne servirait à rien, que c’était foutu d’avance, j’inspirai lentement avant de faire ce qu’elle me demandait. Nouvelle tentative qui échoua lamentablement, comme toutes les autres depuis le début.

Arrête, arrête.

Crispée, je me tendis imperceptiblement.

Écoute, je crois que tu te concentres trop, tu te mets trop la pression pour réussir. Pour la magie, il faut certes de la concentration, mais il ne faut pas que tu oublies que nous sommes sorciers. C'est naturel pour nous.

Ouais, enfin tu sembles oublier que j’ai pas suivi une formation comme la vôtre moi ! J’ai même pas suivi de formation tout court. Ok, Gabrielle m’entraînait un peu mais c’était juste très basique. Je n’avais pas besoin d’être douée plus que ça. Et ça m’allait. Enfin, jusqu’à ce que je rentre dans cette école. Là, je me sens carrément très nulle…

Alors détends toi un peu plus. Ne sois pas si tendue, il faut que tu comprennes comment marche le sort. Quand on le formule, on prend un raccourci en quelque sorte, on ne fait pas attention à ce qu'est le sort en lui même. Pour l'accio, c'est un sort d'attraction. Utilise le sort en le formulant mais cette fois ci, ferme les yeux et concentre toi sur ce que ton corps fait inconsciemment pour activer le sort. Une fois que tu auras compris ce qu'il se passe, concentre toi pour le refaire sans prendre la parole. Tu as compris ?

Je grimaçai un peu, essayant de voir où Lyzz’ voulait en venir.

Mmh, fis-je pensive ; en clair tu me dis que le sort vient surtout de l’intérieur et que par l’intermédiaire de la parole, l’essence même du sort est biaisée parce qu’on ne la ressent pas physiquement. En gros, y’a une réaction interne que je dois comprendre pour pouvoir le lancer sans le formuler. C’est ça ?

Ouais, improbable ce genre de trucs. Comme si j’étais assez douée pour ça…

J’acquiesçai lentement et fis ce qu’elle me demandait. Fermant les yeux, je me concentrai sur les sensations ce pendant que je lançai une nouvelle le sort, à haute voix. Ce fut assez bizarre, même très étrange mais je ne sentis qu’une sorte de picotement qui me parcourut la peau alors qu’un effet d’attraction très léger s’exerçait sur mon bras. Il m’était difficile de mettre des mots dessus, mais je supposai que je devais me concentrer sur ces effets là afin de lancer le sort sans le formuler.

Bon, maintenant la partie la plus dure…

Avisant le livre donné par Lyzz’ échoué dans un coin, je me mis en tête de le ramener à moi. Avec un effort conséquent, je tentai de retrouver le picotement, l’effet d’attraction. Je n’y réussis qu’à moitié et fus satisfaite de voir le livre voler de façon assez précaire jusqu’à moi. J’en fus tellement contente que je me déconcentrai et que le livre retomba au sol dans un bruit mat, à quelques pas de moi.

Merde, sifflai-je entre mes dents.

Je soupirai avant de me tourner vers mon professeur.

Techniquement, ce du niveau de quelle année ça ?

Merde.

Je lui assenais un petit coup derrière le crâne comme à chaque fois qu'elle jurait:

-On ne jure pas, sifflais-je entre les dents.

Techniquement, ce du niveau de quelle année ça ?

Oh, la colle... Moi j'avais commencer à l'apprendre en fin de seconde année et je maîtrisais cette techinque parfaitement en milieux de troisième... Eh oui, bûcheuse un jour, bûcheuse toujours...:

-Techniquement, c'est du niveau cinquième/sixième année. Parce que l'on doit connaître beaucou de sort ainsi que leur effets internes. Apparement, tu commences à comprendre... Trés bien. Alors tu vas alternée sort informulé et sort formulé jusqu'a ce que tu comprennes parfaitement comment ça marche. Une fois que tu auras terminé un informulé parfaitement, tu ne feras plus que ça. D'accord?

Je lui lançais un regard qui lui faisait clairement comprendre que de toute façon, elle n'avait pas le choix.

On ne jure pas, me sermonna-t-elle en me tapant l’arrière du crâne.

Je me retins de lui tirer puérilement la langue, Lyzz’ n’aurait sûrement pas apprécié une telle familiarité de ma part, mais je ne pus m’empêcher de sourire un peu. J’avais vraiment l’impression d’être son apprentie avec ce genre de réflexe qu’elle avait avec moi. C’était étrange, à la fois agaçant et plaisant. Mais au moins, on avait arrêté de se jeter des insultes à la gueule et de se frapper l’une l’autre. Et puis, je devais bien avouer que depuis quelques temps, Lyzz’ avait changé, dans le bon sens. Elle semblait un peu plus sereine, juste un peu plus calme. Et plus vivante aussi.

Techniquement, c'est du niveau cinquième/sixième année, m‘informa-t-elle après un temps de réflexion. Parce que l'on doit connaître beaucoup de sorts ainsi que leur effets internes. Apparemment, tu commences à comprendre... Très bien. Alors tu vas alterner sort informulé et sort formulé jusqu'à ce que tu comprennes parfaitement comment ça marche. Une fois que tu auras terminé un informulé parfaitement, tu ne feras plus que ça. D'accord ?

Bien chef ! acquiesçai-je en souriant.

Je savais qu’elle n’aimait pas trop ce petit surnom, mais cela ne semblait pas la blesser, juste l’agacer un petit peu. Et puis, c’était comme un jeu pour moi, je la taquinais gentiment. J’avais l’impression que le temps passait plus vite comme ça ; j’avais moins le sentiment de suivre un de ces cours barbants où je ne comprenais et n’apprenais rien. Je me concentrai à nouveau pour faire ce qu’elle me demandait. Tout se passa bien pour le sort en formulé. J’avais vite pris le coup de main avec ces sorts là, ce n’était pas tellement compliqué. Comme je m’y attendais, je me plantai pour le sort en informulé. Pas une grande nouvelle, je ne faisais que ça depuis un moment. Ça devenait presque routinier tout ça. Et lassant aussi. Je recommençai une fois, deux fois. Trois fois. En réussis presque un à la perfection, mais échouai au dernier moment.

Roooooh… râlai-je. Tu crois que j’y arriverai un jour ? Non parce que là, sérieusement je désespère.

Soufflant un bon coup, je me remis à l’essai. Encore une fois, le sort formulé marcha comme sur des roulettes. Ça aussi, c’en devenait lassant à force. Puis tentai à nouveau le même sort, sans le formuler à voix haute. Fait incroyable, je réussis. Jusqu’au bout. Sans faillir une seconde.

Yeeeees ! exultai-je, en levant les bras. Punaise, j’ai vraiment cru que j’y arriverai jamais !

Je me tournai vers Lyzz’, souriant de toutes mes dents.

Alors, t’en penses quoi, grande maîtresse du combat ? Pas mal, hein ?

Bien chef !

Humpf... Pas que j'aime pas ce surnom ni rien, mais je sais, c'est ça façon de le dire, comme si elle se foutait de ma gueule, c'était trés irritant. Je me retins de lui tirer la langue, comme je l'aurais avec Laïla dans pareil situation. Je repoussais au loin la vague de tristesse qui risquait de s'abattre une nouvelle fois sur moi. Ce n'était pas le moment. J'avais une élève à aider:

Roooooh… Tu crois que j’y arriverai un jour ? Non parce que là, sérieusement je désespère.

-Arrête de râler veux-tu? Tu pensais tout de même pas que ça serai si facile? ça serait moins drôle auquel cas.... Allez concentre toi!

Elle réussi une fois de plus le formulé. Je me dis que si elle échouait une nouvelle fois, je lui banderai les yeux, peut être que ça l'aiderai... Mais à son grand soulagement, elle réussi son sort. Une bonne chose. Aprés un mois d'entrainnement intense, elle arrivait enfin à contrôler cette technique... Le reste irait plus vite désormais:

Yeeeees ! Punaise, j’ai vraiment cru que j’y arriverai jamais !

Je me demandais une seconde si "Punaise" était dans ce cas un jurons ou pas... Je décidais que non et me tournais vers elle, passant sur son sourire si éclatant... Intérieurement, je bouillais. Elle était si heureuse d'avoir réussis un accio informulé...Elle était teeeeellement loin de se douter que maintenant, elle devrait travailler encore plus:

Alors, t’en penses quoi, grande maîtresse du combat ? Pas mal, hein ?

Je lassais transparaître un sourire en coin pas trés rassurant, ma voix était pourtant neutre:
- C'était trés bien. Ta formation va maintenant pouvoir s'accélerer. Fais moi encore 3 accio informulés, pour ne pas perdre le truc. A partir demaintenant, tu travaillera surtout hors de nos entrainnement, tu devras réussir à maitriser tout les sorts que tu connais en informulés.Tu auras un mois et demi. Une fois que tu les connaitra tous, on en apprendra de nouveaux...


Je fis une pause, puis repris, savourant sa déconfiture:

-Bien sûr, il ne faudra pas que tu néglige ton entrainnement physique quotidien... Désormais, à chaque cession, nous commencerons par un faire un point sur ton avancement sur les informuler, et je vais commencer à t'apprendre à te battre à mains nues.


Nouvelle pause...:

-Mais je suis trés contente de toi! Seulement n'oublie pas, un mois et demi....

J'avais conscience que c'étais pas trés sympas pour elle une telle échéance. Mais je voulais voir ce qu'elle valait quand elle avait un délais trés court. Si elle craquerai sous la pression ou si elle garderai la tête froide et tenterait voir réussirait à s'acquitter de sa tâche...

C'était très bien, me répondit Lyzz‘ avec un petit sourire qui n’avait rien de gentil et qui me fit immédiatement ravaler le mien.

Elle prenait un malin plaisir à me mettre mal à l’aise ou quoi ? Oui c’était sans doute ça, je ne voyais pas d’autres explications.

Ta formation va maintenant pouvoir s'accélérer, continua-t-elle toute aussi rassurante. Fais moi encore 3 accio informulés, pour ne pas perdre le truc. À partir de maintenant, tu travailleras surtout hors de nos entraînements, tu devras réussir à maitriser tout les sorts que tu connais en informulés. Tu auras un mois et demi. Une fois que tu les connaitras tous, on en apprendra de nouveaux…

Hein ? Un mois et demi ? Un mois et demi ?? Mais elle veut ma mort ou quoi ?

Je me sentis ouvrir des yeux grands comme deux ronds de flan. Lyzz’ me mettait une pression monstre et j’étais de ce genre de personnes qui ne réagissaient pas bien du tout au stress. J’avais un mal fou à être performante si on me soumettait à la pression. Peut être devrais-je le lui dire ? Non. Non, je ne voulais pas qu’elle croie que je n’étais pas capable de faire ce qu’elle me demandait. Je devais lui montrer que j’étais tout à fait à même de réussir. Je ne devais pas me dégonfler, pas devant elle. Je ne voulais pas lui donner satisfaction en faisant machine arrière, je ne voulais pas qu’elle pense que tout ce qu’elle avait fait pour moi lors de nos entraînements n’avait servi à rien.

Bien sûr, il ne faudra pas que tu négliges ton entraînement physique quotidiens… l’entendis-je continuer distraitement. Désormais, à chaque cession, nous commencerons par faire un point sur ton avancement sur les informulés et je vais commencer à t'apprendre à te battre à mains nues.

J’acquiesçai lentement ce pendant que les informations me parvenaient par vagues. J’essayai tant bien que mal de tout assimiler à vitesse record, pour ne pas avoir à lui faire répéter plus qu’il ne faut.

Mais je suis très contente de toi ! Seulement n'oublie pas, un mois et demi…

Cette dernière remarque me donna le sourire. J’étais contente qu’elle soit contente. Pour moi, ça voulait dire vraiment beaucoup, même si je doutais que pour Lyzz’ ça valle quelque chose. Mais je m’en fichais, pour moi c’était important et c’était tout ce qui importait.

Bien, répondis-je pensivement. Mais j’aurais une question : pourquoi me mettre sous pression comme ça ? À quoi cela va-t-il servir ? C’est pour que j’avance plus vite ? Que j’apprenne plus rapidement ?

Avant de lui obéir au doigt et à l’œil, je voulais savoir où elle voulait vraiment en venir avec tout ça. Parce que si ce n’était qu’une simple question de sadisme purement égoïste, je préférais être au courant. Seulement, il m’avait semblé que Lyzz’ était tout de même quelqu’un d’intègre et de loyal. Ça m’étonnait donc qu’elle agisse ainsi, même avec moi.

Je vis son sourire déguerpir en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire...Je l'observais attentivement, mais discrètement. La moindre information est capitale. Et puis, elle étais mon élève, je devais connaître ses réactions, ses limites, ses points forts et faibles. Juste pour l'aider à s'améliorer:

Bien. Mais j’aurais une question : pourquoi me mettre sous pression comme ça ? À quoi cela va-t-il servir ? C’est pour que j’avance plus vite ? Que j’apprenne plus rapidement ?

J'hésitais quant à la réponse à fournir, devais-je le lui dire ou pas? Si je lui disais mes intentions, elle se relâcherai, alors, je serais obligée de mettre un leurre. Il fallait que je vois ses réaction fasse à la pression d'un temps limité...:

-J'ai besoin de connaître tes capacité lorsque qu'un délais t'es impartie. C'est toujours utile de savoir ce genre de chose, et oui ça pourrait te permettre d'avancer plus vite.Mais c'est surtout pour moi. Oh, je te l'ai pas dis, mais si tu ne réussi, je remettrais en question l'utilité de nos entrainements...

Je regardais ma montre, déjà une demi heure que la cession avait débuté. J'avais trés envie de commencer le combat. Rien ne valait un combat pour connaître une personne...Et puis, ce serait le premier entre elle et moi.

J'ai besoin de connaître tes capacité lorsque qu'un délais t'es imparti, me répondit-elle après une courte hésitation. C'est toujours utile de savoir ce genre de chose, et oui ça pourrait te permettre d'avancer plus vite.

Bon, au moins j’étais fixée. Et j’étais contente de voir que je n’étais pas tellement à côté de la plaque. J’étais même satisfaite, un peu, d’avoir vu où Lyzz’ voulait en venir. Avec ça, je n’étais pas déstabilisée quant à certaines de réactions. Et même si elle restait une totale énigme encore pour moi, j’étais heureuse de voir que je pouvais la comprendre au moins un peu. Juste un peu. Et ça m’allait.

Mais c'est surtout pour moi. Oh, je te l'ai pas dis, mais si tu ne réussis pas, je remettrai en question l'utilité de nos entrainements…

Je tiquai. «　Remettre en question l’utilité de nos entrainements　» ? Quelque part, cette idée me gênait. Parce que je savais bien que j’avais besoin de me perfectionner, de progresser encore et encore. Et Lyzz’ était la seule qui pouvait m’aider, que je voulais pour aide. Je ne savais pas tellement pourquoi mais j’aimais sa compagnie. Je devais être un peu masochiste pour ça mais, elle était mon dernier lien avec Laïla. Ma sœur, toujours elle. J’avais parfois l’impression qu’elle me poursuivait comme mon ombre, comme un fantôme. Je secouai la tête avant de reprendre le fil de la conversation.

D’accord. Je ferai en sorte que tu n’aies pas à remettre en question l’utilité de nos entrainements, dans ce cas, rétorquai-je avec un sourire.

Comme je vis qu’elle regardait ma montre, je demandai :

Tu veux qu’on passe à autre chose ? Ou peut être que tu préfères qu’on s’arrête là pour aujourd’hui ?

J’aurais bien voulu sortir une petite blague quant à son emploi du temps, lui demander en riant si elle n’avait pas un rendez vus galant par hasard mais je n’étais pas sûre qu’elle apprécierait. Alors je me contentais de ce que j’avais dit. Point.

D’accord. Je ferai en sorte que tu n’aies pas à remettre en question l’utilité de nos entrainements, dans ce cas

J'hôchais la tête, acquiessant. Même si je ne l'avouerai probablement jamais, j'aimais bien nos entrainement. De toute façon, quand j'avais commencé quelque chose, je le faisais jusqu'au bout. Et tant qu'Amarrah ne sera pas au minimum au niveau de l'école en sortilège, métamorphose et défence contre les forces du mal, je l'entrainerai. Et puis, avec le temps, j'avais découvers qu'elle pouvait être sympas. J'essayais d'écarter le fais qu'elle était la soeur de Laïla, je voulais la voir en tant qu'Amarrah, mon élève, et non en tant que lien avec une personne qui m'est cher. Si Amarrah parvenait à rattraper son retard rapidement, alors j'envisageais même de lui proposer des cours de potions et soin aux créatures magiques. Pour compléter sa formation:

Tu veux qu’on passe à autre chose ? Ou peut être que tu préfères qu’on s’arrête là pour aujourd’hui ?

Je lui fit un sourire moqueur:

-Je t'avais proposé un combat, notre premier, aurais-tu peur de m'affronter? Si c'est le cas,je ne pense pas que je te sois utile, travail tes sorts à la place...

Je t'avais proposé un combat, notre premier, aurais-tu peur de m'affronter ? me provoqua-t-elle, son petit sourire moqueur au coin des lèvres. Si c'est le cas, je ne pense pas que je te sois utile, travaille tes sorts à la place…

Je grognai de mécontentement tout en fronçant les sourcils. Elle avait bien compris comment je fonctionnais la garce ! Elle me provoquait sciemment, sachant très bien que j’allais répliquer et qu’elle obtiendrait tout ce qu’elle voulait de moi. Je plantai mon regard dans le sien, la toisant de tout ce que je pouvais - bien que dans le fond, je n’en menais pas large.

Je n’ai pas peur de te combattre. Tu peux y aller, je suis prêtre, assénai-je farouche.

Bon, ok, la vérité était que je crevais de trouille à l’idée de me frotter à Lyzz’ dans un combat à mains nues. D’abord parce que j’étais une véritable empotée et que je n’avais certainement pas l’habitude de me battre - enfin, sauf cas extrêmes - mais aussi parce que je savais pertinemment que je ne ferai pas le poids face à mon professeur et qu’elle me mettrait au tapis en deux secondes top chrono - si elle se montrait gentille. Mais je ne voulais pas me démonter face à elle, j’étais là pour apprendre pas pour me montrer plus poule mouillée que je ne l’étais. Alors, je devais prendre mon courage à deux mains et ça irait. Amarrah Kingslay n’avait pas encore dit son dernier mot. Je n’étais peut être pas la plus douée, mais j’avais une volonté de fer, et ça, même Lyzz’ ne pourrait rien contre. J’eus la furtive pensée de savoir ce qui se passerait une fois nos entraînements terminés. Accepterait-elle que je la remercie d’une quelconque façon ? Aimait-elle les sorties shopping ? Aller boire une verre ? Se reverrait-on seulement ou ferait-elle comme si je n’existais plus ?

Boh, peu importe. Pour l’instant c’est pas le moment. On verra plus tard.

Mais mine de rien, je m’étais tout de même attachée à elle. Lyzz’ était quelqu’un de bien ; je comprenais qu’elle et Laïla se soient si bien entendues. Je secourais la tête et me reconcentrai, ne quittant pas Lyzz’ des yeux.

Je n’ai pas peur de te combattre. Tu peux y aller, je suis prêtre

Je lui lançais un regard moqueur. Trop facile... Je réprimais mon sourire en coin et me tournait vers elle alors qu'elle me toisait, aspirée par ses pensées. Je voulais juste évaluer ses compétence de dueliste, pas lui botter le train. A u vu de nos différence de niveaux, ça serait trop facil. Pas marrant:

-Ce duel seras pour moi un moyen de te tester, commençais-je posément, nous serons à armes égals, c'est à dire que c'est un duel magique. Tu as ma parole que je n'utiliserais que des formulés. Et des sorts pas trop avancé.

Je fis une courte pause pour reprendre ma respiration et en profitais pour montrer la salle devenue fôret:

-J'ai choisi ce terrain car il offre plein d'endroit où se camoufler, mais c'est un aussi un des plus répandus d'Angleterre, on sait jamais, tu pourrais peut être un jour te retrouver dans un état désespéré au milieu d'une fôret... Bref, si tu en veux n autre, dis le moi. Le premier qui met son adversaire hors d'état de nuir, que se soit par stupéfix, K.O ou ligotage à gagné. ça te vas?

Lyzz’ ne parut pas tellement impressionnée par ma tentative d’intimidation. Fallait dire, je ne devais pas avoir l’air très méchante, plutôt comique sans doute. C’était d’ailleurs pour cela que mon «　professeur　» avait ce sourire moqueur qui déformait ses lèvres et ce regard brillant de. Je grimaçai mentalement. Arriverai-je seulement un jour à l’impressionner ?

Tu peux toujours essayer, fis une voix sardonique dans un coin de ma tête. C’est beau de rêver dans la vie.

Pestant contre cette vérité vraie, je me re-concentrai sur Lyzz’ qui allait m’expliquer la déroulement de la suite de l’entraînement.

Ce duel sera pour moi un moyen de te tester, commença-t-elle, calmement. Nous serons à armes égales, c'est à dire que c'est un duel magique. Tu as ma parole que je n'utiliserai que des formulés. Et des sorts pas trop avancés.

Quelque part, ça me rassurait qu’elle n’y aille pas trop fort pour cette première fois. Je n’avais pas tellement envie de me retrouver en pièce dans un coin de la Salle sur Demande. J’aurais eu l’air fine en pantin désarticulé. Pour lui montrer que je comprenais jusque là, j’acquiesçai lentement de la tête, restant fixée sur Lyzz’.

J'ai choisi ce terrain car il offre plein d'endroits où se camoufler, mais c'est aussi un des plus répandus d'Angleterre, continua-t-elle en montrant le nouveau déco d’un mouvement large du bras. On sait jamais, tu pourrais peut être un jour te retrouver dans un état désespéré au milieu d'une forêt…

Pas rassurée pour deux sous, je jetai un regard circulaire à la salle. Dans le genre décor de film d’horreur j’avais pas trouvé mieux. Ce n’était pourtant pas tellement effrayant en soi, après tout ce n’était que des arbres mais bon, c’était pas comme si j’avais pris l’habitude de me balader joyeusement dans une forêt inconnue comme le Petit Chaperon Rouge. Enfin bon, je n’allais pas faire ma difficile. Je devais apprendre, et l’apprentissage n’était pas forcément agréable à chaque fois.

Bref, si tu en veux un autre, dis le moi. Le premier qui met son adversaire hors d'état de nuire, que se soit par Stupefix, K.O ou ligotage a gagné. Ça te va ?

Une seconde, je fus tentée de lui demander un joli champ avec plein de fleurs de toutes les couleurs sous un soleil de printemps mais je me fis la réflexion que j’aurais eu l’air d’une vraie gamine alors je me tus et hochai simplement de la tête.

On va dire que oui, fis-je doucement. Je suis pas tellement là pour que ça soit plaisant mais pour apprendre. Et je doute qu’on m’attaque ou que je me perde dans une prairie au bord d’un lac à l’eau cristalline, ricanai-je de mauvaise grâce. Ah, une question avant : J’ai le droit de monter aux arbres ou considères tu ça comme de la triche ?

Si je pouvais mettre à profit les quelques années de gym que j’avais derrière moi, autant en user et en abuser. C’était un de seuls moyens que je possédais pour tenir le plus longtemps possible. Parce que je doutais que Lyzz’ soit facile à battre ou encore à attraper. Surtout entre des arbres et des plantes…

On va dire que oui. Je suis pas tellement là pour que ça soit plaisant mais pour apprendre. Et je doute qu’on m’attaque ou que je me perde dans une prairie au bord d’un lac à l’eau cristalline. Ah, une question avant : J’ai le droit de monter aux arbres ou considères tu ça comme de la triche ?

Elle flippait, je pouvais le sentir jusque là. C'était peut être pas une peur panique, mais ça pouvait faire beaucoup. Peut être la peur d'un agresseur plus fort. Peut être parce que c'était la première fois. Elle ne devait pas avoir peur. En cas d'attaque, il fallait garder la tête froide, peut importe si on avait le niveau ou pas, le but était au moins de blesser le plus possible l'adversaire. C'était une garantis de vivre plus longtemps. Où de laisser un indice sur l'agresseur pour les autres. C'était mon point de vue du moins. garder la tête froide était primordial, seulement, peut importe ce que je lui disait, il fallait qu'elle le découvre par elle même. Et plus, il fallait qu'elle prenne tout combat au sérieux. Sous estimer ou sur estimer son adversaire c'était dangereux, ne pas le prendre au sérieux, c'était encore pire. Là aussi, je devais juste attendre... Pour ma part, j'avais plusieurs tactique pour la battre, dont une particulièrement cruelle. Je ne me sentais pas de l'utiliser, pas contre elle. Pas aujourd'hui. Un jour, je pense je n'aurais pas le choix, elle devait comprendre qu'un personne vraiment mal intentionnée ne recul jamais devant un moyen quand il veut quelque chose... Mais aujourd'hui n'était pas le jour...

Un sourire en coin et le regard pas sympas, je la regardais, m'apprêtant à lui répondre, tout celà faisait parti de l'intimidation, dans une attaque, il n'y a pas de signale disans que le combat commence. Pour moi, il avait déjà commencé. Et j'étais bien décidé à gagner:

-Bien sûr, il n'y a pas de règle particulière. Pour faire simple, on va dire que je suis un agresseur et que je cherche à te tuer. Tu ne dois avoir aucun scrupule. Tous les coups sont permis. Absolument tous. T'es prête?

Elle tenta de déglutir et elle hôcha la tête. Bien alors lançant le départ officiel du combat, je m'inclinais et elle m'imita, aussitôt redressais, je brandis ma baguette et attaquais et me défendais:

-Stupéfix! Protégo!

Bien sûr, il n'y a pas de règle particulière, me répondit-elle avec ce petit sourire au coin des lèvres qui avait le don de me faire frissonner de peur.

Le regard qu’elle me lança ne me dit rien qui vaille et je dus lutter de toutes mes forces pour ne pas m’enfuir à toutes jambes. Non, je devais résister, lui montrer que j’étais forte. Que je valais la peine qu’elle m’enseigne son savoir. Je ne voulais pas faiblir, pas maintenant que j’avais commencé à progresser.

Pour faire simple, on va dire que je suis un agresseur et que je cherche à te tuer, continua-t-elle alors que la peur semblait s’insinuer par chaque pores de ma peau. Tu ne dois avoir aucun scrupule. Tous les coups sont permis. Absolument tous. T'es prête ?

Je hochai la tête dans un faible mouvement, la gorge nouée d’appréhension. Je la vis brandir sa baguette alors que mes doigts se resserraient en spasmes irréguliers sur la mienne que je ne cherchais même pas à montrer.

Stupefix !

J’eus assez de réflexe pour éviter de justesse le sort que Lyzz’ me lança et, complètement paniquée, je crai un «　Expulso　» bien senti qui fut dévié lorsqu’elle répliqua :


Protego !

Comme je ne trouvai rien à répondre, je m’enfuis dans la forêt que Lyzz’ avait créée et réussis à monter à un arbre. Au moins, ça allait me servir ces quelques années de Gymnastique. Je me hissai assez haut pour obtenir une vue plus large sans parvenir à voir où se trouvait mon professeur en titre. Finalement je redescendis sur la terre ferme, en faisant le moins de bruit possible mais je sentis mon corps se raidir soudainement, tous les poils hérissés. Et lorsque je me retournai, elle était là, devant moi, sa baguette pointée sur moi. Je déglutis difficilement.

Je suis faite comme un rat…

Oups… ? murmurai-je dans un sourire crispé et paniqué.

Le protégo, crié avant même de savoir si elle allait répondre ou non, me protégea de sa riposte. Elle préféra gagner du temps plutôt que de m'affronter directement. C'était bien, ça. Dans une attaque ennemie, le but était pour la victime de faire durer le truc, pour l'agresseur, de finir la tâche au plus vite. La fumée du à l'impact du sort contre mon bouclier m'avait un peu brouillé la vue. Aussi, je m'accroupi et murmurais un "serpensortia". Jusque là, je ne trahissait pas ma promesse, vu que c'était un formulé, même si elle ne l'avait pas entendut (nous n'avions jamais dis qu'il était obligatoire que l'une entende les sorts de l'autre...). Bref, le serpent crée magiquement et dont j'avais le contrôle par ma magie se faufila entre les hautes herbes, traquant la présence de mon élève. Je me relevais et le suivait d'un pas tranquil. Il s'arrêta prés d'un arbre et s'y camoufla, je me cachais moi même derrière un arbre proche. Silencieuse, j'écoutais et perçut sa respiration bruyante et rapprochée. Elle était bien là. J'attendis un peu, me demandant ce qu'elle avait en tête, quand elle redenscendit de son perchoire, m'offrant son dos. Je sortis de ma cachette, baguette pointée sur elle. Je la vis se raidir presque imperceptiblement et tourner lentement sur elle même. Quand son regard tomba sur moi, elle laissa échapper un "Oups" dans un sourire crispé.

Pathétique.

Je n'étais pas vraiment contente, et suivant mon émotion, le serpent que j'avais crée siffla. Je claquais de la langue et le sifflement s'arrêta:

-Je serais un adversaire, tu serais morte sans même avoir vu mon visage. C'est pathétique. Mais c'est un début. Je te laisse une autre chance.

Sur mon ordre, mon serpent sortit de l'ombre. Et dans le dos de mon apprentis, siffla une nouvelle fois. se rapprochant toujours plus d'elle. Me délaissant, elle se retourna pour voir la menace. J'en profitais pour disparaître dans l'ombre des arbres. Espérons que cette fois ci seras plus convaincante... Dans ces cas là, c'est un bon combat contre Sakura qui me manquais le plus...

J’avalai ma salive avec difficulté alors que le regard peu amène que me lançait Lyzz’ me faisait clairement comprendre son non-contentement. Bon, d’accord, je m’étais faite avoir comme une grosse débutante mais ça arrivait non ? J’avais tout de même le droit à l’erreur ! Tout le monde ne pouvait pas être un petit génie comme Mademoiselle Lyzz’ ! Je me mordis la langue avec force pour de telles pensées. Je n’avais pas le droit de m’en prendre à elle comme ça, sous l’effet de la colère. Elle prenait déjà sur son temps libre pour me venir en aide, à moi, la jumelle de sa défunte meilleure amie et c’était déjà énorme. Je ne devrais pas me plaindre comme ça, de la sorte ; ce n’était pas l’éducation que j’avais reçue.

Ouais enfin bon, un peu d’encouragement de temps en temps ça ne fait pas de mal. Et ne pas voir que l’on est sans doute un cas désespéré dans les yeux d’autrui aide à garder confiance en soi.

Je serais un adversaire, tu serais morte sans même avoir vu mon visage, cingla-t-elle. C'est pathétique.

Et ben, voilà qui est très encourageant !

Je retins une grimace, mes doigts triturant le bout de ma baguette magique. Je ne me savais pas tellement douée mais de là à en devenir carrément «　pathétique　» ça faisait une marge. Et c’était autre chose. Ravalant quelque réplique cinglante, j’admis néanmoins qu’elle avait sans doute raison. J’avais encore un long chemin à faire.

Mais c'est un début. Je te laisse une autre chance.

J’hochai de la tête. Et alors qu’elle se reculait lentement, un sifflement résonna dans mon dos - ce qui n’avait rien de très rassurant. Je me détournai, tombant presque nez à nez avec un serpent - de la composition de Lyzz’ je suppose ?

Ok. Ne pas paniquer, ne pas paniquer, ne pas paniquer.

Instinctivement, je reculai à mesure qu’il avançait lentement vers moi jusqu’à m’entraver dans une racine dépassant de terre. Je tombai sur les fesses, serrant les dents pour ne pas faire trop de bruit - des fois que. J’eus même l’impression que le serpent siffla moqueusement, ce qui eut pour conséquence de me faire grogner de mécontentement.

Sale bête ! fis-je avant de lui lancer un sort qui l’immobilisa. Ah, on fait moins le malin maintenant, hein ?

Satisfaite, je me mis en quête de celle qui avait juré ma perte d’ici la fin de la journée. Il fallait absolument que je réussisse cette fois, que je sois à la hauteur. Je n’avais pas envie de la décevoir encore une fois, ni même voir dans ses yeux que je ne valais peut être pas la peine qu’elle perde son temps pour moi. Je m’enfonçai lentement dans l’épaisse forêt, me fiant plus à mon ouïe qu’à ma vue pour la retrouver. Si j’avais utilisé un «　Lumos　»　 , c’est moi qui aurais été repéré - et trop vite. Il me fallait donc me servir de mes oreilles. Bon, j’y voyais quand même assez pour ne pas foncer bêtement dans un arbre et m’éclater le nez mais j’avais sans doute plus de chance de la coincer comme ça.

Réfléchis Amarrah, réfléchis. Comment coincer Miss Super-Pouvoirs ?

Je n’avais réellement qu’une seule solution si je voulais la coincer : me débrouiller à la moldue. Et utiliser les quelques sorts que je maitrisais ensuite. Mais pour ça, je devais d’abord savoir où Lyzz’ pouvait bien se trouver. J’avançai le plus silencieusement possible, à l’affût du moindre bruit, concentrée sur chacun des mouvements. Et, coup de chance ou pas, je la trouvai plutôt rapidement. Elle fut là, à quelque mètres devant moi. De dos. Ce qui m’arrangeait dans le fond parce que sinon je n’aurais eu aucune chance. Elle aussi avait l’air particulièrement attentive. Bloquant ma respiration le temps d’être assez proche d’elle, je me hissai en hauteur, arrivant sur une branche au dessus d’elle. Manque de chance, la branche émit un faible craquement et je dus me hâter avant qu’elle ne me remarque pour de bon. Je sautai donc à terre, atterrissant à croupis devant elle et dans la foulée lui fit mon plus beau croche pattes, la faisant s’échouer par terre avant de lui lancer un bon «　Petrificus Totalus　» Parfaitement immobilisée par mon sort, je regardai Lyzz’ et me permis de souffler un instant. Je m’assis sur un rocher pas loin, le temps de savourer cette victoire. Bon elle allait sûrement râler parce que je ne l’avais pas eue tellement à la loyale mais tant pis. Mes lèvres s’étirèrent dans un large sourire que je ne pus retenir alors que je lançai le contre sort qui permit de la libérer.

J’t’ai eue ! lâchai-je, rieuse, après un moment pour qu’elle ait repris ses esprits. Alors, c’était mieux cette fois ?

Je marquai un temps de pause avant de continuer.

Oh à ce propos, ta bestiole doit traîner dans le coin. Faudra penser à lui rendre sa mobilité surtout…

Je sentis instanément le sort de mon serpent être bloqué. Je fronçais les sourcil et soupira un un "finite incantatem" J'hésitais à en relancer puis me dis que ce n'était pas utile. Ce n'était pas trés loyal. Cependant, si on revenait au context posé qui était, grosso modo, "je suis un mangemort et je veux te faire la peau", le méchant -c'est à dire moi- aurait relancé ce sort. Mais en même temps, c'était un entrainement. Je ne voulais pas que mon élève perte toute motivation. Maintenant, je me sentait responsable d'elle et je devais la rendre plus forte, pas la mettre à terre. Même si l'envie m'en titillait. J'étais plus forte qu'elle, et je ne devais pas me laisser entrainner dans l'excitation d'un combat. Je devais lui apprendre.

Aprés l'avoir quitté, je m'étais enfoncé dans la forêt sombre, histoire de lui laisser le temps de se cacher avant de reprendre ma traque. Cependant, le jeux était tentant et je ne m'étais pas trop éloigné. A présent, je suis immobile et je reste concentré sur sa présence, essayant de la localiser du mieux que je pouvais. Le bruit des feuilles qu'elle froissa dans mon dos provoque un long frisson dans mon dos. Je me forçait à l'immobilisme le plus total. Je voulais savoir de quoi était capable mon élève. Alors j'attendis. Je grimaçais quand je perçus le craqueme ent d'une branche. Elle n'était pas si discrète. Elle du s'en rendre compte car elle se laissa tomber face à moi et me fit un croche patte avant de m'immobiliser avec le sort du saucisson. Au moins elle avait les réflexes et la vitesse. UNe chance que je n'ai pas chercher à me défendre. Pourtant, je ressentis la honte cuisante de l'échec. Je m'étais en fin de compte prise au jeu et de son point de vue, elle m'avait battut, je ne supportait pas ça. Surtout son "J’t’ai eue ! " quand elle me relâcha et sa vantardise quand elle me demanda si cette fois, c'était mieux... Elle poussa même le bouchon en ajoutant "Oh à ce propos, ta bestiole doit traîner dans le coin. Faudra penser à lui rendre sa mobilité surtout…"
Je retint l'envie de lui lancer un sort pour lui fermer sa grande gueule, mais je me ressaisis. J'étais quand même plus mature que celà. La casser ne servirait à rien:

-Alors, a défaut d'être discrète, tu es rapide, c'est déjà ça. Et tu ne m'as pas fuit. Tu as préféré m'attaquer. Pas trés loyalement certes, mais être loyal ne sert à rien quand oin risque sa vie. On peut en conclure que oui, c'est mieux que la dernière fois. Mais il faudrait que tu apprenne des sorts pour camoufler les bruits que tu fais.

Je repris ma respiration et ne parvint plus à me contenir:

-Et à ce propos, comme tu dis, ma bestiole, c'était un sort. Il y a longtemps que je l'ai levé... Mais merci quand même...