Hibou par ciel calme [ Amarrah + Lyzz ]

Je venais de cacheter ma lettre adréssée à ma mère, lui donnant de mes nouvelles et de celles de Lyzz qui n'envoyait que très rarement des lettres. Surtout qu'elle n'allait pas très bien et que j'étais certaine que son père s'inquiétait quand même un peu...
Je choisis Un hibou de l'école et l'envoyai à travers la large ouverture. Puis je m'accoudai à celle-ci pour observer le hibou disparaitre dans l'horizon.

Je déboulai à la Volière presque en courant, ma lettre à la main. J’avais reçu des nouvelles de France ce matin au petit déjeuner et elles étaient loin d’être bonnes. Gabrielle, ma grande tante - ou un truc du genre, j’avais encore du mal avec l’arbre généalogique de ce côté de la famille - venait de m’apprendre que son compagnon avait été admis à l’hôpital, tard dans la soirée d’hier. Crise cardiaque. Mais il allait mieux maintenant, il était seulement très fatiguée. Et je savais à quel point Gabrielle était attachée à celui qui partageait sa vie depuis des années sans pour autant être mariée.
Tu m’étonnes, après trois mariages de merde, normal qu’elle ne s’y essaye pas une nouvelle fois ! Quoique Charles est quelqu’un de très bien. Je me demande d’ailleurs pourquoi il ne lui a pas encore fait sa demande. Peut être qu’il a peur que Gab’ ne s’enfuie en courant ?
Je réussis à sourire un peu, sentant toujours cette angoisse qui me nouait le ventre. J’avais peur pour ma grande tante. Elle était fragile et elle n’avait pas besoin de ça pour l’instant ; ni pour jamais d’ailleurs. Je lui envoyais donc une lettre ou je tentais tant bien que mal de l’aider, ainsi que de mes nouvelles, lui racontant en détails les quelques premiers jours que je venais de passer à Poudlard. Jours très étranges sois dit en passant. Je me précipitai pour prendre un des hiboux que l’école mettait à notre disposition pour le courrier - je n’avais pas encore eu l’occasion de m’acheter un de ces volatile - et alors que je me retournai lui laissant l’accès libre pour qu’il s’envole, je remarquai que je n’étais pas seule.
Aahh ! braillai, le cœur au bord de l’arrêt. Tu m’as fait peur ! Désolée, je t’avais pas vue ici !

[ Lyzzy est déjà là ou non ? Peut être qu’elle devrait arriver après ? ]

[ oui, je pense que c'est mieux qu'elle arrive après ^-^]

Alors que je ne voyais plus qu'un minuscule point à l'horizon, Amarrah, la nouvelle recrue de Serdaigle, se précipita dans la volière, prit un hibou et l'envoya sans même me remarquer avant d'enfin me voi et de crier, me faisant faire un bon de deux mètres par la même occasion :


-Aahh ! Tu m’as fait peur ! Désolée, je t’avais pas vue ici !

-Aah ! répliquai-je, complètement surprise de sa soudaine réaction.

Je l'observai un instant avant de rire de notre bêtise.

-Désolée, tu m'as faite peur toi aussi ! Tu as Amarrah n'est-ce pas ? je m'appelle Sakura, je suis la soeur de Lyzz. je ne sais pas si Laïla t'avais parlé d'elle mais c'était sa meilleure amie.

Finis-je beaucoup moins joyeuse étant donné le contexte.

Aah ! cria-t-elle, me faisant écho avant que l’on ne rit toutes deux de cette situation loufoque et peu orthodoxe.
Je commençai à m’avancer pour me présenter quand elle me devança :
Désolée, tu m'as fait peur toi aussi ! Tu es Amarrah n'est-ce pas ? Je m'appelle Sakura, je suis la sœur de Lyzz. Je ne sais pas si Laïla t'avait parlé d'elle, mais c'était sa meilleure amie.
Surtout, pense à respirer !
Je me stoppai dans mon élan, le souffle coupé. Cette Sakura savait rentrer dans le vif du sujet, c’était le moins que l’on puisse dire. Je me mordis la lèvre alors que le hibou s’envolait de lui-même, certainement impatient de se dégourdir les ailes et d’en finir avec sa course.
Lyzz’… ?
J’avais reçu tellement peu de nouvelles de ma jumelle que je me souvenais de chacune de ses lettres presque mot pour mot. Elle me parlait beaucoup de cette Lyzz’. Je savais presque autant de choses sur elle que j’en savais sur ma jumelle. Laïla ne jurait que par elle. Elle avait tellement fait pour ma sœur alors que moi, je n’étais pas là. Elle la considérait comme sa meilleure amie. Je secouai la tête, les yeux humides.
Oui, je… Laïla m’en avait parlé. Souvent, répondis-je dans un sourire crispé. Elle ne m’envoyait pas beaucoup de lettres, mais elle ne parlait presque que d’elle. Elle l’appréciait vraiment beaucoup. J’ai eu quelques échos d’une certaine Sakura, je suppose que c’est toi alors.
Je serrai les dents.
Est-ce que… Est-ce que Lyzz’… Comment est-ce qu’elle va ?
Je ne savais pas vraiment si j’avais le droit de poser une telle question. Si ma sœur n’avait pas tellement changé, je devais énormément lui ressembler. Enfin, elle m’a raconté dans une de ses lettres qu’elle avait eu l’idée de se teindre les cheveux en vert. Elle m’avait même envoyé une photo. Force m’avait été de constater que ça lui allait plutôt bien. Mais ma venue ici n’était peut être pas une bonne chose pour Lyzz’. Lyzz’ que je n’avais toujours pas rencontrée.

Après ma courte présentation, je vis Amarrah se figer net. Oh la la Saki, qu'est-ce que tu peux être idiote parfois ! Quelle idée de parler de sa JUMELLE morte dès ta première phrase !?
je me mordis la lèvre, comme pour expier mon péché et Amarrah me répondit :

-Oui, je… Laïla m’en avait parlé. Souvent. Elle ne m’envoyait pas beaucoup de lettres, mais elle ne parlait presque que d’elle. Elle l’appréciait vraiment beaucoup. J’ai eu quelques échos d’une certaine Sakura, je suppose que c’est toi alors.

Est-ce que… Est-ce que Lyzz’… Comment est-ce qu’elle va ?

Ainsi les deux soeurs étaient si éloignées que ça ? Lyzz me parlait souvent de Laïla mais j'avais eu à peine quelques échos sur Amarrah, je savais juste qu'elle avait une jumelle.

-Je suis vraiment désolée, j'ai complètement manqué de tact en parlant de ta soeur comme ça. Ce doit être vraiment très dur pour toi...Lyzz va...euh..Elle va plutôt bien étant donné ce qui s'est passé. Disons qu'elle n'est pas encore elle aussi pète à faire une bêtise. Mais elle s'est complètement renfermée. Et c'est sur que te voir va lui faire un gros choc...J'espère que vous pourrez surmonter cette épreuve toutes les deux.

Sakura marqua un temps d’arrêt avant de me répondre, l’air horrifié.
Je suis vraiment désolée, j'ai complètement manqué de tact en parlant de ta soeur comme ça. Ce doit être vraiment très dur pour toi… Lyzz va… euh… Elle va plutôt bien étant donné ce qui s'est passé. Disons qu'elle n'est pas encore elle aussi prète à faire une bêtise. Mais elle s'est complètement renfermée. Et c'est sûr que te voir va lui faire un gros choc… J'espère que vous pourrez surmonter cette épreuve toutes les deux.
Je n’en étais pas aussi sûre qu’elle mais bon. Elle avait l’air adorable et lui faire du mal ne tentait guère. Je baissai les yeux au sol. Je me rappelais que ma sœur m’avait parlé de ça : Lyzz’ était quelqu’un d’émotionnellement très fragile. La perte de sa meilleure amie a dû être une véritable torture pour elle. Surtout si elles étaient aussi proches que Laïla semblait l’entendre. Et à ce que me disait Sakura, ça l’était.
Tu sais Sakura… commençai-je, la voix tremblotante. D’abord, ne t’inquiète pas, tu m’as l’air d’être quelqu’un de spontané. C’est agréable. Et puis, le décès de ma sœur n’est une nouvelle personne… ajoutai-je sombrement.
Je laissai un blanc, reprenant mon souffle. Ma cage thoracique sembla se comprimer, c’était tellement douloureux.
Et puis, continuai-je, je ne suis sûre d’être la personne la plus qualifiée pour aider Lyzz’. Je sais que je ressemble énormément à Laïla, quoique nous étions très différentes aussi et voir tous les jours le portrait craché de sa meilleure amie disparue n’aide pas à faire son deuil. Je… Ce que j’ai appris d’elle à travers les lettres de ma sœur me dit qu’elle va sûrement me haïr. Je ne peux pas m’imposer ainsi. C’est pas mon genre. Et elle ne verra que Laïla quand elle me regardera…
Déjà que moi je ne voyais qu’elle dans mon miroir chaque fois que je me regardais dans une glace, alors je n’osais imaginer ce que devait voir Lyzz’ en me regardant. Elle devait tellement avoir mal.
J’avais tellement mal…
Je serrai les mâchoires, une nouvelle fois.

[Je ne sais pas si c'est bien que je post maintenant, si ça casse le truc, saki,je te donne le droit de supprimer mon message^^]

Il faisait froid dehord. Un vent gmacé balayait l'horizon, s'infiltrait n'importe où. Je ma tenais droite. Pas un frisson ne secouait mon corps. Je ne sentais plus le froid. Je ne sentaisplus rien.
Je cherchais Sakura. On m'avait dit qu'elle était dans la volière. Elle devait envoyer une lette je ne sais qui. Probablement sa mère. J'avais moi même une lettre sur moi adressée à mon père. Je ne l'enverris que si la lettre de Sakura n'était pas destinée à nos parents. Il était inutile qu'il reçoive deux lettres. Aprés tout, je suis persuadé que Sakura parlait de moi dans l'hypothétique lettre toujours hypothétiquement adressée à sa mère.
Je me dirigeais donc vers la tour aux hiboux. Arrivée devant la porte,je la poussais, provoquant un concert de grincements plutôt désagréable.
Apeine entrée je cherchais Sakura des yeux. Je la vis non loin, proche d'une jeune fille. Je la reconnu aussitôt. Sa jumelle. C'est vrai qu'elles se ressemblaient beaucoup. Mais pour moi, elles étaient totalement différentes.
Je l'ignorais royalement et fichant mon regard dans celui de ma soeur, je lui demandais d'une voix calme:

-Sakura, est-ce que tu as envoyé une lettre aux parents?

Apparement, je dérangeait une conversation qui avait l'air sérieuse. Je m'en fichais, je voulais juste maréponse.Aprés,je lelaisserai bavarder tranquillement detout leur saoul. Ce qui me gênais toutefois, c'était le regardunpeu gêné de ma soeur. J'espérais que cette fille ne lui avait rien dit de méchant. Auquel cas,elle le regrètterait amèrement.

Sakura semblait sur le point de me répondre quand j’entendis la porte grincer sinistrement sur ses gonds. Le bruit n’était pas tellement rassurant. Je suivis le regard de la Japonaise qui se fixa derrière moi, semblant affolé. Intriguée, je me retournai lentement. Pourquoi sentais-je que ce que j’allais voir n’allait pas me plaire ?
Putain de merde.
Sous mes yeux s’avança, droite comme un I, une jeune fille que je ne connaissais pas. Tout du moins pas vraiment. Comment ne pas la reconnaitre ? Y’avait-il plus d’une seule personne ici qui pouvait avoir les cheveux multicolores ? Lyzz’. J’avais, là, devant moi, la meilleure amie de ma défunte sœur Laïla. Je me mordis l’intérieur des joues. J’avais bien trop peur de craquer. Et si elle venait me parler ? Et si elle me parlait d’elle ? Et si, et si.
Qu’est-ce que je dois faire, Merlin ?
Pourtant, elle m’ignora totalement ; elle garda les yeux fixés droit devant elle avant de se focaliser sur Sakura. Comme si je n’existais pas. D’ailleurs, je n’existais pas. Pas pour elle. Elle ne voyait sûrement qu’en moi une sorte de fantôme de Laïla et ça devait lui faire plus de mal que de bien. Et je ne pouvais que la comprendre aisément. moi-même, je n’avais pas cru que voir une personne qui avait été si proche de ma sœur me ferait aussi mal. Voir, en chair et en os, une personne dont je n’avais eu que des descriptions par écrit me faisait l’effet d’une grande claque en pleine figure. C’était douloureux. Parce que Lyzz’ était désormais la seule personne qui me reliait encore un peu à ma jumelle. Elle était le seul lien qu’il me restait avec elle. Elle était tout ce qui restait de Laïla. Une personne au regard vide et au visage neutre. Elle n’avait presque pas l’air humaine, elle semblait simplement se laisser porter, dériver. Elle était au moins, sinon plus, dévastée que moi par la mort de Laïla. Je serrai les dents, encore.
Sakura, est-ce que tu as envoyé une lettre aux parents ?
Toujours en m’ignorant, elle s’adressa à sa demie sœur sans montrer le moindre signe d’attention à mon égard. J’en restai soufflée. Mais il m’était impossible de lui en tenir rigueur, ou si peu. Elle se protégeait, sans doute. Était-ce ça dont Laïla me parlait dans ses lettres ? Était-ce quelque chose de similaire qu’elle avait fait vivre à ma sœur au début ? Possible, mais je n’étais pas prête d’avoir une réponse. Je ne savais pas tellement ce qui la motivait, mais le fait que je sois, moi aussi, le seul lien qui lui restait avec Laïa ne devait as y être étranger. Nous étions pourtant toutes les deux dans le même bateau. Bateau qui semblait tanguer dangereusement. Mais Lyzz’ ne paraissait pas tellement paniquée à l’idée de sombrer. De couler. Seulement, comment aurait-elle su que je n’en pensais pas moins ? Peu importe. Tout ce dont je fus certaine à ce moment là était que je ne pourrais pas l’approcher. Elle ne m’en laisserait pas l’occasion, ni le droit. Couper les ponts pour éviter la douleur. Ou tenter tout du moins. Moi, je n’étais excuse.
Rien qu’une excuse.

[ Désolée Saku, j’ai pas attendu. Mais j’ai pensé que c’était une arrivée inopinée que celle de Lyzzy. Alors, j’ai moi aussi posté. Gomen ^^ ]

[ Lyzz tu me sauves, je suis hypra nulle pour réconforte les gens xD...]

Alors qu'Amarrah semblait prète à se confier, ou en tout cas à discuter avec moi, je vis que quelqu'un d'autre entrait dans la volière.
Ca aurait pû être n'importe quel élève mais il fallait que ce soit elle. Lyzz se figea en entrant quand elle reconnut Amarrah en face de moi. Elle s'avança alors sans préter attention à la jeune fille blonde et vint me voir :

-Sakura, est-ce que tu as envoyé une lettre aux parents?

Je jetai un coup d'oeil à Amarrah qui semblait avoir compris qui était Lyzz.

-Euh, oui elle vient de partir.

Elle avait en main une lettre elle aussi.

-Mais si tu veux envoyer la tienne vas-y, ca fera plaisir aux parents. Avoir deux points de vue différents tu sais...

Il y eu un flottement puis je repris la parole.

-Euh Amarrah, voici ma soeur Lyzz. Lyzz, Amarrah.

-Euh, oui elle vient de partir.

J'hochais la tête, je le savais. Je l'aurais parier. Et j'aurais encore la tête. Je fourrais la lettre dans une des poches intérieure de ma cape. Me fichant de la froisser ou pas. De toute façon, ce n'était qu'une lettre impersonnel et froide. Même pas datée. Je l'enverrai un autre jours. De toute façon, c'est pas comme si mon père attendait ardemment une de mes lettres:

-Mais si tu veux envoyer la tienne vas-y, ca fera plaisir aux parents. Avoir deux points de vue différents tu sais...

Je ne prit même pas la peine d'hocher la tête. Sakura et son optimiste indécrottable. Il faisait du bien parfois, mais là, nan, pas vraiment. Je grommélais un "pas la peine" et détournait le regard. Je n'avais plus rien à faire. Mais je pensais que partir ainsi était impoli. Ô et puis, au diable la politesse! Comme si j'en avais quelque à faire!! J'allaispartir quand Sakura repris la parole:

-Euh Amarrah, voici ma soeur Lyzz. Lyzz, Amarrah.

Je ne montrais rien de mon exasparation. Sakura aimais décidemment marcher sur des oeufs. M'enfin, elle était comme ça, et d'un côté, ça me faisait plaisir. Comme une bouffée d'air. Je regardais enfin vers sa jumelle. J'hochais la tête vers elle. J'étais peut être un peu froide, mais je ne parvenais pas à agir autrement. Je ne la connaissait pas. Et c'est pas parce qu'elle est...était sa jumelle que je devais me rapprocher d'elle.

Les deux demi-sœurs discutèrent un moment. Un problème de lettres à envoyer, me sembla-t-il. Lyzz’ ne parut pas très enclin à envoyer sa missive alors que Sakura l’encourageait à le faire. Je remarquai que la meilleure amie de Laïla restait impassible. Les traits figés telle une poupée de cire. Le teint blafard comme repoudré à la craie. Les yeux vitreux d’un poisson mort. Cette vision me fit froid dans le dos, un long frisson remontant ma colonne vertébrale. Sakura semblait nerveuse. Était-ce parce que Lyzz’ et moi nous retrouvions dans le même espace clos ? Allons bon. Je n’étais pas une sauvage, je n’allais pas lui sauter dessus tout de même. À moins qu’elle n’ait peur pour moi ? Lyzz’ n’avait prêté aucune attention à ma petite personne, pas que ça m’offusque, mais elle semblait bien consciente de ce qu’elle faisait. Sa façon d’agir n’avait rien d’un oubli de se présenter à moi. Délibérément, elle oubliait ma présence. Mais sa sœur se chargea de me rappeler à son bon souvenir. Seulement je ne savais pas si c’était une bonne chose ou non.
Euh Amarrah, voici ma sœur Lyzz’. Lyzz’, Amarrah.
Je n’eus pour réponse qu’un simple hochement de tête. Bref et rapide. Concis. Ça voulait dire : je t’ai remarqué mais je n’ai pas la moindre intention de te causer. J’avais saisi le message. Seulement, elle ne connaissait cette fâcheuse tendance que j’avais de mettre les pieds dans le plat. Juste parce que j’aimais bien emmerder le monde ; surtout quand je savais que le monde en question n’avait pas du tout envie de me parler.
Dommage pour elle, je ferai exactement l’inverse. Je n’ai pas pour habitude de me plier à ce genre de consignes.
Lyzz’ n’avait sans doute pas imprimé que la perte de Laïla m’avait autant affecté qu’elle.
Salut, fis-je doucement à l’attention de Celle-qui-a-sûrement-perdu-sa-langue-dans-la-gueule-d’un-serpent. Je suis contente de te connaître.
Devais-je ajouter que ma jumelle m’avait beaucoup parlé d’elle ? Un seul regard de sa part m’apprit que non, ce n’était pas du tout conseillé.
Pas commode ta meilleure amie, Laïla…

Les deux jeunes filles eurent un bref hochement de tête. Oh Merlin, vous sentez ce climat lourd et pesant qui s'est abattu sur nos têtes ?
je me demandai si il valait mieux que l'une de nous parte quand Amarrah repris la parole. Courageuse le ptit aigle.

-Salut, Je suis contente de te connaître.

Je me raidis en attendant la réaction de Lyzz. J'esperais qu'elle allait ête polie et s'excuser pour partir. Mais je savais qu'elle pouvait aussi décider de répondre, et là, je ne controlerai pas du tout les réactions qui en ressortiraient.

-Salut, Je suis contente de te connaître.

Je la regardais. Elle me parlait. A moi. J'étais tentée de voir de l'ironie dans ces propos. Mais je ne voulais pas jeter de l'huile sur le feux. Pas devant Sakura.Et puis, je ne voulais pas me battre avec quelqu'un. Pas dans les mots. Mais les poings ça m'allaient parfaitement...
Mais je pense pas qu'elle accepterai, et lui faire la tête au carré ne ferait que me faire sentir plus mal. C'était une mauvaise idée. Alors je décidais de jouer l'hypocrisie à plein tube. ça serait visible, mais j'en avais rien à foutre. Alors, je ravalais ma réplique 'D'abord, on se connait pas':

-De même. J'espère que tu te plais à Poudlard.

J'enrôlais le tout dans un sourire un peu froid, mais un sourire tout de même.

Lyzz’ sembla hésiter à me répondre. Cherchait-elle une réplique bien sentie à me cracher à la figure ou cela l’étonnait-il que je lui parle ? L’éclat de violence qui passa dans son regard éteint ne fut en rien rassurant. Elle me faisait presque peur. Je m’entendis déglutir bruyamment. Elle me regardait bizarrement tout de même. Et je dus me retenir de ne pas faire un mouvement de recul.
De même. J’espère que tu te plais à Poudlard.
Mais son sourire à vous glacer le sang me dit qu’elle n’en pensait pas un mot. Limite si elle ne souhaitait pas que je ne me sente pas bien du tout ici. Il y avait quelque chose d’effrayant chez cette fille qui me donna la chair de poule. Était-ce la douleur qui semblait avoir tout anesthésié en elle ? Elle avait tout balayé, tout dévasté. Elle avait tout ravagé pour ne laisser qu’un grand trou béant. Comme en moi. Était-ce ça qui la faisait paraitre aussi froide et méprisante ? Était-ce ça qui la rendait si… morte ?
Oh, ben tu sais je suis arrivée il y a peu, tentai-je dans un rire nerveux tout en passant quelques mèches derrière mon oreille. Mais Poudlard a l’air très bien, je pourrais m’y plaire oui !
Je tentai un sourire, échouai à une simple grimace torve.
Mais je me sentirai surtout mal si tu continues à me regarder comme si tu voulais me tuer sur place.
Et la vue de ses poings qui se serraient par intervalles réguliers me paralysa sur place, m’empêchant de prendre mes jambes à mon coup. Du coin de l’œil je voyais Sakura, l’air passablement paniqué. Allons bon, j’étais dans une merde pas possible. Encore.

Oh, ben tu sais je suis arrivée il y a peu. Mais Poudlard a l’air très bien, je pourrais m’y plaire oui !

J'eu un sourire vague. Nostalgique. Ses paroles me rapellais moi. Avant. A mon entré à Poudlard. A celle que j'étais, que je suis entrain de devenir.
A cette époque, je n'aimais pas Poudlard. A cette époque, je ne connaissais pas encore Laïla.
C'est quand je l'ai connue que j'ai changé. Que Poudlard à changé. Il avait cette magie. celle qui faisait qu'on s'y sentait bien. Qu'on trouvait ce dont on avais besoin. Alors forcément qu'elle allait s'y plaire.
Avec un peu de chance, elle son bonheur ne lui serait pas arraché. Avec un peu de chance...
L'ambiance était tendu, malgré tout, j'allais lui répondre quand Sakura tenta piètrement de détourner la conversation. Je la suivais dans son jeu. D'une parce que je voulais partir, de deux parce que ça puais ici et de trois, parce qu'il faisait froid. Je ne voulais pas que Sakura tombe malade:


-Euh, Lyzz, on ne devait pas parler de notre stand pour ce week-end dis-moi ?

-Ah? Oui, avec plaisir. Mais rentrons à l'intérieur, ce sera mieux. Je te souhaite une bonne fin de journée, Amarrah. Sakura, tu viens?

Je me détournais déjà vers la porte, pressée de partir d'ici.

Cela me fit vraiment bizarre de voir Lyzz’ sourire autrement qu’avec froideur. Le sourire qu’elle fit à l’entente de ma réponse n’avait rien de ce rictus désagréable à vous faire froid dans le dos. Il était beaucoup plus doux et il avait la douleur des souvenirs trop vite enfuis. Sans doute. Mais je voyais là dedans un peu de la Lyzz’ dont m’avait parlé ma sœur. Peut être se cachait-elle tout au fond, sous la glace qui semblait la recouvrir aujourd’hui.
De toute façon, qu’est-ce que j’y peux moi ? Elle n’a pas l’air de vouloir que je l’approche, elle me liquéfie sur place avec ses regards qui tuent et je ne pense pas que voir la jumelle de sa meilleure amie soit la première chose dont elle ait besoin et dont elle ait surtout envie. Alors même si j’avais eu l’intention de l’aider, hein, est-ce qu’elle m’aurait laissé faire ? Probablement pas. Alors occupe toi de ton cul Kingslay et tout ira bien.
Je vis Lyzz’ ouvrir la bouche pour me répondre mais Sakura que je ne voyais que du coin de l’œil préféra dériver la conversation. Peut être était-ce mieux ainsi.
Euh, Lyzz, on ne devait pas parler de notre stand pour ce week-end dis-moi ?
La question de Sakura me ramena à la pensée que je devrais certainement parler avec Amy de notre stand aussi. Il fallait que je la chope un de ces quatre, ce serait mieux. Et avant le week-end si possible, ce serait bien.
Ah ? Oui, avec plaisir. Mais rentrons à l'intérieur, ce sera mieux. Je te souhaite une bonne fin de journée, Amarrah. Sakura, tu viens ? répliqua Lyzz’ avec un empressement qui ne pouvait signifier qu’une seule chose : Sakura on se casse d’ici et le plus vite sera le mieux.
Pressée, Lyzz’ devait l’être car à peine sa phrase terminée qu’elle était déjà tournée vers la porte. Et comme Sakura passait devant moi je lançai :
Heu, dites les filles… Si j’ai le temps, je pourrais passer à votre stand ce week-end ? Enfin… Je me disais que ça serait… sympa…
Ma voix s’était un peu atténuée avec la fin de la phrase parce qu’à l’instant même où les mots franchirent ma bouche, je me fis la réflexion que non, ce n’était certainement pas une bonne idée. Pas du tout une bonne idée.
Amarrah, ta gueule.
Enfin, rajoutai-je précipitamment, ce sera certainement la folie faut dire alors, bon, il y a peu de chances hein…
Et je passai une main nerveuse dans mes cheveux tout en me mordant la lèvre.
Arrête de t’enfoncer là… Tu deviens pitoyable.

Lyzz saisit ma question au vol afin de s'échapper de la volière. ce qui valait sans doute mieux.

-Ah ? Oui, avec plaisir. Mais rentrons à l'intérieur, ce sera mieux. Je te souhaite une bonne fin de journée, Amarrah. Sakura, tu viens ?

J'allai m'excuser auprès d'Amarrah de devoir partir quand celle-ci me posa une question, qui me fit plaisir en plus :

-Heu, dites les filles… Si j’ai le temps, je pourrais passer à votre stand ce week-end ? Enfin… Je me disais que ça serait… sympa…

Je lui envoyai un sourire éclatant.

-Bien sur que oui, nous sommes ouvertes pour tous !

Elle rajouta soudain, semblant comprendre qu'elle devrait voir Lyzz en venant :

-Enfin, , ce sera certainement la folie faut dire alors, bon, il y a peu de chances hein…

-Non bien sur que non, il y aura de la place pour tout le monde ! Tu seras accueuillie avec joie.

Enfin en tout cas par moi, je ne peux pas parler au nom de Lyzz...

-Heu, dites les filles… Si j’ai le temps, je pourrais passer à votre stand ce week-end ? Enfin… Je me disais que ça serait… sympa…

-Bien sur que oui, nous sommes ouvertes pour tous !

-Enfin, , ce sera certainement la folie faut dire alors, bon, il y a peu de chances hein…

-Non bien sur que non, il y aura de la place pour tout le monde ! Tu seras accueuillie avec joie.

J'assistais à cette échange, le dos tourné, la main sur la clenche ronde de la porte. J'avais sentis son hésitation. Elle venais de réaliser que je serais là. Qu'elle allais de voir me supporter. J'eu l'irrépressible envie de lui balancer de réfléchir avant de parler. Mais ça semblait faire plaisir à Sakura qu'elle vienne nous voir. Moi, je m'en foutais. Je ne pouvais décemment pas lui faire la guerre. Ce n'est pas parce qu'elle ressemble à Laïla qu'elle y peut pour quelque chose. C'était juste les gènes. Je ne pouvais rien faire contre ça et elle non plus.
Je ne pouvais pas me conduire comme un monstre devant Sakura. Ni la priver de sa joie. Alors je ravalais ma colère pour lui parler le plus poliment possible. Ma réponse semblait nécéssaire:

-Les stands sont ouverts à tous. Tu peux y venir si tu le désir, nous ne refuserons personnes. Et notre travail et de faire plaisir à la clientèle.

Je déglutis difficilement. Sakura, le sourire splendide, m’assura qu’elles m’accueilleraient avec joie et je l’aurais crue avec plaisir si je n’avais pas eu peur que Lyzz’ me saute à la gorge. Je m’étais bien dit que c’était une très mauvaise idée que de proposer de passer faire un petit coucou à leur stand ce week-end. Je l’avais bien dit !
Mais je ne m’écoute jamais de toute façon…
Les stands sont ouverts à tous. Tu peux y venir si tu le désires, nous ne refuserons personne. Et notre travail est de faire plaisir à la clientèle.
Le ton gentiment poli, mais toujours le dos tourné, Lyzz’ me donna son aval comme sil elle avait senti que j’attendais plus son approbation que celle de sa sœur. Ce qui était, dans le fond, assez vrai.
Et depuis quand je demande l’avis aux autres ? Depuis quand je me préoccupe de ce que pense les autres de ce que je fais ? Et puis, surtout, depuis quand je me préoccupe d’avoir la permission de Lyzz’ pour vivre ?
Je me giflai mentalement.
Peut-être depuis que tu t’es fait la réflexion que ce serait manquer de respect à ta défunte sœur. Et tu lui as déjà assez manqué de respect de son vivant, alors bon. Tu peux faire un effort. Non ?
Pourtant, m’aplatir devant Lyzz’ de cette manière m’énervait profondément. Je voulais être sympathique et sociable. Je voyais que ça faisait plaisir à Sakura que je vienne - ou en tout cas, elle jouait bien la comédie si ce n’était pas le cas - et elle avait été gentille avec moi. L’autre débarquait et je jouais les paillassons pour que madame s’affirme ? Je me mordis violemment l’intérieur des joues jusqu’à ce que le goût ferrailleux du sang ne m’emplisse la bouche. Ce genre de pensées était mesquine et tout à fait hors de propos. À quoi pensais-je donc ?
Tu dois bien te douter qu’elle doit souffrir de te voir, non ? Même sans les cheveux verts, on pourrait te prendre facilement pour Laïla ! Regarde toi dans un miroir, merde ! Tu le vois assez, non ? Tous les jours tu te fais la même réflexion. Tous les jours tu te dis que vous n’étiez pas jumelles pour rien. Tous les jours tu la vois elle dans ta glace. Pas toi.
Oui, mais voilà, je n’étais pas Laïla. Et c’était bien là le problème. Parce qu’avec mon arrivée, je chamboulais un peu trop la vie des élèves. Et surtout celle de Lyzz’. Je m’en rendais bien compte. Mais, et ça sonnait très égoïste même à mes oreilles, j’avais eu besoin de venir ici. Et parfois, je le regrettais un peu. Les larmes juste au bord des yeux, je me forçai à sourire avec éclat, espérant que mon sourire passerait à travers ma vois, pour que Lyzz’ le remarque elle aussi.
Très bien, j’essaierai de passer alors ! fis-je avec un enthousiasme que j’étais loin de ressentir. Vous aussi, vous savez, vous êtes les bienvenues si vous voulez passer par mon stand. Je vendrai des bonbons ! Si vous aimez ça…
Minable, je baissai les yeux. Il y avait des fois où je me disais que j’étais réellement pathétique. Et ça n’allait pas en s’arrangeant avec les années, malheureusement.

-Bien sûr que j'adore les bonbons !! Qui n'apprécie pas ? Sois certaine que je viendrais en acheter quelques kilos.

Quelques kilos hein?
Sakura était désorientée. Soit il disait nimporte quoi, soit elle aimait vraiment les bonbons et se souciait peu de sa silhouette. ça, j'en doutais. Je suis loin d'être bête, Sakura voulait autant que moi quitter cette endroit. ça n'avait rien contre Amarrah et quelque part, je ne voulais pas la blesser plus qu'elle ne devait l'être. Mais c'était trop. Et ce n'était pas à moi de prendre soin d'elle. Moi, tout ce qui m'importait désormais, c'était survivre, oublier, protéger ceux que je pouvais et accessoirement, me battre. Rien de plus. La vie d'Amarrah n'avait aucune importance pour moi. Et elle devait me haïr. J'avais même pas été foutue de retenir sa jumelle de sauter. Et rien que cette idée me faisait mal à en crever. Je voulais juste oublier.
La main crispée sur la poignée, je lui lançais quand même:

-J'espère que ton stand auras du succés.

Et je sortis de la volière, n'attendant et n'écoutant pas sa réponse. Je ne pouvais pas en supporter d'avantage. J'espérais que Sakura me rejoindrais rapidement. Je ne pouvais pas l'attendre.

Je ris à la remarque de Sakura concernant le problème des kilos en trop pour cause d’ingurgitation massive de bonbons. C’était limite risible quand on la regardait : elle était aussi grosse qu’un coucou ! Mais bon, je la comprenais. Quelle fille n’a jamais haï les bonbons - au moins pendant trois secondes - alors qu’elle remarque sur ses hanches une petite rondeur toute disgracieuse à ses - seuls - yeux ? moi-même, je ne pouvais le nier, je n’aimais pas tellement les prises de poids. Mais j’avais un métabolisme plutôt sympathique, je ne grossissais pas tellement. Je vis Sakura m’adresser un signe d’au revoir, accompagné d’un sourire plus que crispé. La pauvre était vraiment mal à l’aise. Et juste quand elle rejoignait Lyzz’, cette dernière m’adressa alors ses encouragements :

J’espère que ton stand aura du succès.

Et je n’eus même pas le temps de lui répondre même un simple merci qu’elle s’était déjà enfuie par la porte de la Volière, sa sœur la suivant de peu. Et je restai là, seule, plantée au milieu des hiboux à me dire que cette rencontre n’avait pas été une réussite. Peut être pas totalement un fiasco non plus. Je ne savais pas tellement quoi en penser. Je savais juste que j’avais étonnamment mal au cœur.

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