Petite Entrevue [ PV Sakura ]

18.00

Le ciel s’assombrissait déjà dans un magnifique jeu de couleurs : jaune orange et rouge mêlés de façon très harmonieuse. Et j’étais là, face au lac, le regard perdu dans le mouvement du vent à la surface de l’eau. Depuis cette nuit là, je repensais souvent à ce garçon* que j’avais rencontré dans les cuisines. Et ça m’emmerdait profondément. Parce que je ressentais autant de colère que d’excitation. Je ne l’avais pas revu, pas même aperçu et ça aussi ça m’énervait. Je n’arrivais pas à me le sortir de la tête et j’avais comme un arrière goût d’inachevé et de défaite qui me brûlait la langue. C’était tellement désagréable.

Connard !

Dans un soupir je m’étendis sur l’herbe fraîche et fermai les yeux, laissant mes pensées vagabonder à leur gré. Tout était calme et silencieux. Enfin jusqu’à ce que le bruit de pas vienne troubler le silence environnant. L’oreille aux aguets, je me redressai à moitié.

Bordel, pas moyen d’être tranquille avec ses pensées !

[ *Alex x)
Et désolée j'avais posté sous Amarrah... -__- ]

Je me setais assez nauséeuse aussi entepris-je d'aller dehors respirer l'air frais qui arrivait par rafales.
Le vent soufflait fort aussi étais-je munie d'une bonne écharpe moelleuse qui descendait jusqu'à mes genoux et de couleur turquoise.

J'aspirai à grandes goulées l'air et observai les quelques élèves dehors. Plusieurs couples qui se promenaient mains dans la mains.

Je pris le chemin du lac et commençai à suivre sa rive, regardant l'eau stagner sur les bords et les quelques algues qu'on pouvait apercevoir.

Je tombai soudain sur un élève allongé de tout son long à coté du lac, perdu dans ses pensées. ca devait être agréable d'etre ainsi étendu dans l'herbe, tranquille, à écouter le vent doucement...
Il se releva à mon approche, m'ayant surement entendu.

J'esquissai un sourire d'excuse.

-Désolée, je te dérange surement ?

[ j'avais remarqué, ça m'a fait bizarre de voir un vava de fille lol ]

La respiration courte et les cheveux s’emmêlant au gré du vent, une jeune fille arriva assez près pour que je la distingue plus facilement. Une japonaise. Mignonne. J’avais déjà du la croiser parce que ses traits m’étaient comme familiers. Pourtant, elle ne faisait pas partie de ma maison, il me semblait.

Désolée, je te dérange sûrement ?

Je ricanai, hésitant entre lui répondre la vérité crue ou bien un pieux mensonge qui l’aurait sans doute épargnée.

Un peu, j’avoue.

Je laissai planer un petit silence avant de reprendre, amusé.

Mais maintenant que tu es là, ce serait dommage de repartir, tu ne crois pas ?

Sans faire plus attention à elle, je me rallongeai dans l’herbe, les yeux fermés. Sentant qu’elle ne bougeait toujours pas, apparemment ma petit remarque avait fait son effet, je rouvris un œil pour la fixer.

Bah viens t’asseoir. Je vais pas te manger, tu sais ! Je suis pas cannibale. Pas encore du moins, précisai-je dans un petit rire.

Non, les jolies filles je préfère les manger à une autre sauce bien plus savoureuse...

-Un peu, j’avoue.

Je ne me souvenais pas de l'élève. Il me disait quelque chose, sans doute l'avais-je déjà croisé dans des couloirs, mais je ne me souvenais pas de sa maison.
Il avait sans doute envie d'un peu de solitude.

-Mais maintenant que tu es là, ce serait dommage de repartir, tu ne crois pas ?

Non, je préfère rester toute seule que discuter avec un jeune homme inconnu merci bien. Et puis j'ai ma dose de mâles pour le moment. Entre Jun, Heiji, Nat ou encore Jaymie cet après-midi à la volière, les hommes j'en ai ma dose, moi qui suis censée les éviter !
Il se rallongea et je m'apprétai à partir ni vue, ni connue quand il reprit la parole.

-Bah viens t’asseoir. Je vais pas te manger, tu sais ! Je suis pas cannibale. Pas encore du moins.

Génial, un mâle en puissance. Je veux pas m'assoier à coté d'un inconnu..!
Je me fis donc violence pour m'approcher et m'asseoir, sans m'allonger toutefois. J'étais légèrement tendue, mes mais accrochant mes genoux et regardant le lac qui s'étendait sous nos yeux.

-Alors tu es en quelle année ? J'ai pas l'impression de t'avoir déjà vu en cours.

Je voulais briser le silence extrèmement génant pour moi qui s'était installé.

[ pourtant on est de la même année, je viens de vérifier xD c'est parceque tu fais que sécher aussi..lol ]

Elle hésita un moment avant de venir s’asseoir - juste s’asseoir - à côté de moi. Je lui faisais donc si peur que ça ? En tout cas, elle n’avait pas l’air d’être bien rassurée. Je sentis mes lèvres s’incurver dans un sourire.

Charmant. J’adore effrayer les jolies demoiselles !

Sans y prendre garde, j’avais laissé s’installer un silence qui parut la gêner plus qu’autre chose. Aussi choisit-elle de prendre la parole :

Alors tu es en quelle année ? J'ai pas l'impression de t'avoir déjà vu en cours.

En cinquième année. Mais, c’est normal que tu ne m’aies pas croisé en cours, je suis pas ce qu’on appellerait un élève assidu, fis-je en riant. Pourquoi, demandai-je, t’es en cinquième année toi aussi ?

Je me redressai lentement et allai planter mon regard dans le sien. Oui, son visage ne m’était pas inconnu. Mais je ne savais pas pourquoi. Je ne savais où j’avais bien pu la croiser. La voir. Et ça aussi ça m’énervait. Ne pas savoir où je voyais les gens, ne pas me rappeler pourquoi ils m’avaient marqué. C’était frustrant.

Et au contraire, y’en a qui vous marquent alors qu’il n’y a pas de quoi !

Je secouai la tête alors que l’image de ce crétin des cuisines me revenait à l’esprit.

[ Et ouais, mon petit Matt c’est un rebel un vrai !! x) ]

-En cinquième année. Mais, c’est normal que tu ne m’aies pas croisé en cours, je suis pas ce qu’on appellerait un élève assidu. Pourquoi, t’es en cinquième année toi aussi ?

Ah, c'est pour ça que je pensais avoir déjà vu sa tête quelque part ! Nous devons avoir des cours en commun, même si je ne connais pas sa maison et il a bien du y venir une ou deux fois quand même...

-Ben oui. On a surement du se croiser..Tu es de quelle maison déjà ?

Ben oui.

Désolée chérie, mais c’est pas une évidence pour tout le monde. C’est pas marqué sur ton petit visage de poupée de porcelaine que t’en cinquième année j’te signale…

On a sûrement du se croiser...

Sûrement. Seulement, ça m’a pas marqué… Vraiment navré mon chou.

Tu es de quelle maison déjà ?

La meilleure, fis-je dans un sourire. Serpentard, au cas où t’aies pas compris. Et toi ? Certainement pas une Serpentarde, t’en as pas l’envergure, expliquai-je en la détaillant.

J’eus un petit rire. Pas que le choix de ma maison était une fierté, mais j’aimais son ambiance bien que cela puisse paraître incroyable. Compétition, domination, j’aimais les défis et vivre entre les Vert et Argent en était un vrai. Le meilleur de toute ma courte vie. Et l’ambiance froide presque hostile ne m’était pas dérangeante. Elle ne me gênait pas, bien au contraire.

D’ailleurs, j’ai rencontré un nouvel élève de ma maison y’a pas deux jours. Incroyable, ils débarquent tous en même temps… entre la blonde qui a débarqué à Serdaigle, celle qui s’est vue mise à Griffondor et le dernier dans ma maison, c’est un vrai moulin ici depuis quelques temps !

J’aurais plutôt dit qu’on avait à faire à un véritable débarquement en règle. Ils arrivaient de partout, n’importe quand, n’importe comment. Et bizarrement, je n’aimais pas tellement ça. En fait, c’était surtout que je n’aimais pas le changement. Il fallait juste que je m’habitue à voir de nouvelles têtes. Mais ça me laissait un sentiment désagréable au creux de la poitrine.

-La meilleure

Avant même qu'il continue je savais qu'il était de serpentard. Les autres maisons n'ont pas pour habitude se vanter ainsi automatiquement.

-Serpentard, au cas où t’aies pas compris. Et toi ? Certainement pas une Serpentarde, t’en as pas l’envergure.

Il rit de sa propre "blague". Pourquoi faut-il que je tombe toujours sur des serpentards, je vais commence à croire que je les attire..ou que je suis attirée par eux.

-Ou plutôt : je ne suis pas orgueuilleuse, hautaine, vicieuse et retorse ? Tu as raison, je préfère être juste et intègre. Je souris à mon tour et fis pareil que lui. Gryffondor au cas où tu n'aurais pas compris.

-D’ailleurs, j’ai rencontré un nouvel élève de ma maison y’a pas deux jours. Incroyable, ils débarquent tous en même temps… entre la blonde qui a débarqué à Serdaigle, celle qui s’est vue mise à Griffondor et le dernier dans ma maison, c’est un vrai moulin ici depuis quelques temps !

Tiens, tiens, tiens, le nouvel élève de sa maison je n'en vois qu'un et c'est Nat.

-Il s'apellerait pas Nathaniel par hasard ?

Je me rappelais que celui-ci m'avait parlé d'un serpentard gay collant et je en sais plus quoi d'autre. Ainsi ce serait celui-là même à qui je parlerais ? Je m'empêchais d'éclater de rire et me mordis les lèvres, tout en regardant en face de moi.
ce serait une drôle de coïncidence quand même..

Elle utilisa le même procédé que moi pour me dire qu’elle était à Gryffondor. Elle avait de la répartie cette petite, j’aimais ça. C’était toujours plus amusant. Ainsi donc, j’avais en face de moi une Rouge et Or. Mais qui avait la répartie d’une Vert et Argent. Intéressant ce mélange. Était-ce parce qu’elle côtoyait beaucoup de Serpentards qui la pervertissaient peu à peu ? Ça serait marrant. Une petite Gryffondor, toute gentille et pure, lentement mais sûrement ouverte à la mentalité serpentarde.

Ça donnerait un bien beau mélange, je trouve…

Il s'appellerait pas Nathaniel par hasard ?

Je tiquai.

Wow, comment elle fait ? Elle le connaît ?

Je tournai la tête vers elle. Elle souriait, comme si elle se retenait de rire aux éclats. Je pinçai les lèvres. Soit elle le connaissait, soit il avait parlé de moi. Dans les deux cas, j’étais - encore une fois - le dindon de la farce. Et je n’aimais pas ça. Parce que s’il avait bien papoté sur mon dos, j’allais devoir lui expliquer ma façon de penser et lui apprendre la vie. Seulement il n’apprécierait pas forcément ma façon de faire.

Si si, c’est bien de mon petit Nat’ que je parle, lançai-je avec un sourire que je sentais crispé. Tu le connais ? Pourtant, il m'a bien dit qu'il venait d'arriver, ajoutai-je plus bas comme pour moi même.

-Si si, c’est bien de mon petit Nat’ que je parle. Tu le connais ? Pourtant, il m'a bien dit qu'il venait d'arriver.

Je sentais qu'il était crispé tout d'un coup. Aurait-il interprété mon sourire ? Ce serait gros quand même...

-Oui oui, il vient d'arriver. Mais malheureusemennt pour lui, ce gros associal que tu as rencontré est mon cousin. Donc je le connais oui...Tu as réussi à l'approcher sans te casser les dents ?

Demandais-je J'avais envie de voir la version de ce serpentard pour contrebalancer celle que Nat nous avait donné.

Oui oui, il vient d'arriver. Mais malheureusement pour lui, ce gros asocial que tu as rencontré est mon cousin.

Son cousin, hein ? Génial, et je les rencontre quand les sœurs, les frères ? Et pourquoi pas les parents tiens ? Mais bon, je dois avouer que le côté asocial est assez vrai. Enfin, il a surtout l'air d’aboyer plus qu’il ne mord. Et puis, il n’est pas très effrayant je trouve… Juste un peu quand il montre les crocs.

Donc je le connais oui… Tu as réussi à l'approcher sans te casser les dents ?

Me casser les dents, moi ? Non mais elle m’a bien regardé la fillette ? Elle croit quoi, que je suis en cristal ? Je me suis frotté à plus coriace que ton cousin chérie ! Et de toutes les façons possibles. Alors ton Nat’ mon chou, c’est un poids plume à côté de certains…

J’ai fait un peu plus que l’approcher, tout de même, ricanai-je les yeux levés vers le ciel. Il cherchait sa salle de cours, il était perdu le pauvre. Alors je l’ai abordé. Mais je suis quelqu’un de très joueur donc j’ai un peu poussé on va dire… Je crois qu’il n’a pas trop apprécié. Mais j’ai trouvé ça drôle.

J’avais sûrement été le seul des deux à trouver ça drôle.

Enfin tu sais, ajoutai-je comme sur le ton de la confidence, je crois que Nat’ aboie plus qu’il ne mord. Dans le fond, il n’est pas méchant non ?

-J’ai fait un peu plus que l’approcher, tout de même, Il cherchait sa salle de cours, il était perdu le pauvre. Alors je l’ai abordé. Mais je suis quelqu’un de très joueur donc j’ai un peu poussé on va dire… Je crois qu’il n’a pas trop apprécié. Mais j’ai trouvé ça drôle.

J'imaginais très bien la scène et un sourire vint effleurer mes lèvres. Nat' avait dû trop se sentir mal...

-Tu sais, son sens de l'humour laisse parfois à désirer.

-Enfin tu sais,je crois que Nat’ aboie plus qu’il ne mord. Dans le fond, il n’est pas méchant non ?

Quand on sait creuser au bon endroit, non. Il a juste une vision assez cynique et nombriliste du monde mais à part ça c'est très agréable de discuter avec lui. On peut se confier sans avoir peur qu'il raconte tout à n'importe qui. [ petite pensée à Lavande et Parvati..].

-Non, si tu le harcèles assez longtemps il finit par craquer. Mais il faut y mettre du temps et de l'énergie.

Croyez-vous que Matthew essayera ? Surement..Ca va être Nat qui va avoir les boules.Bah, tant pis, il a besoin d'avoir des relations avec les gens sinon il va mal finir...

À mon grand étonnement, elle ne fit aucune remarque sur le fait que je m’étais amusé aux dépends de son cousin ; au contraire elle sourit avec amusement. Peut être qu’elle aussi se jouait de lui, pour la taquiner.

Non, si tu le harcèles assez longtemps il finit par craquer, affirma-t-elle dans une moue pensive. Mais il faut y mettre du temps et de l’énergie.

J’avais cru remarquer cet état de fait, juste le temps d’une micro seconde. Nathaniel n’était pas du genre à se laisser paire du premier coup, ce qui en soit était beaucoup plus intéressant. Et j’étais du genre à m’acharner quand je désirais quelque chose. Surtout quand je désirais quelque chose. Et plus on me résistait, plus j’insistais. Je ne tirais aucune satisfaction d’obtenir tout, tout de suite, même si ça me plaisait d’un certain côté. J’étais assez combattif dans mon genre. Et je ne laissais pas tomber facilement. Nat’ m’intriguait. J’aimais sa façon de mordre sans vraiment faire mal, sa répartie piquante et acerbe mais tellement amusante. Il était plein d’ambivalences, il était double tout en étant un. Un peu comme moi, à mes périodes.

Je suis du genre énergique et patient, rétorquai-je en lui lançant un regard entendu. Seulement, je ne crois pas que Nat’ sera très ravi de me revoir… Pas que ça me gêne dans le fond, j’ai jamais vraiment été très altruiste.

Je ramenai mes jambes contre mon torse, les yeux rivés sur le lac.

Mais il a l’air d’être un chouette type, enfin autant que peut l’être un Serpentard, ajoutai-je avec ironie. Dis, avec tout ça, je ne connais même pas ton prénom. Je sais que tu es une Rouge et Or, qu’on est dans la même année mais je ne sais pas comment tu t’appelles.

Je fronçai le nez.

C’est pas pratique… À moins que tu ne préfères que je te surnomme «　ma petite lionne　» ? demandai-je rieur. D’ailleurs, ça me rappelle que Nat’ n’a pas aimé se faire appeler «　chaton　». Dommage, je trouve que ça lui va plutôt bien.

-Je suis du genre énergique et patient. Seulement, je ne crois pas que Nat’ sera très ravi de me revoir… Pas que ça me gêne dans le fond, j’ai jamais vraiment été très altruiste.

C'est fou le nombre de personnes vraiment pas altruistes qui existent à serpentard...En fait, tous les rejetés de la vie, les renfermés, les associaux s'y retrouvent. Ca fout carrément les jetons cette maison...Plus ca va, et plus elle me fait peur.
Petite pensée pour Jun : non tu n'es pas fou, renfermé, ou associal.
Quoiqu'au départ, tu n'étais pas non plus très ouvert...Enfin bref.

Matthew referma pensivement ses genoux vers lui.

-Mais il a l’air d’être un chouette type, enfin autant que peut l’être un Serpentard.

Il avait une pointe d'ironie dans la voix. Tiens donc, les serpentards ne peuvent être "chouettes" Si eux-mêmes se dénigrent, où va le monde ?

-Dis, avec tout ça, je ne connais même pas ton prénom. Je sais que tu es une Rouge et Or, qu’on est dans la même année mais je ne sais pas comment tu t’appelles.

Je me repassai la conversation et remarquai, qu'en effet, je ne m'étais pas présentée, quelle grossière erreur de ma part !

-C’est pas pratique… À moins que tu ne préfères que je te surnomme «　ma petite lionne　» ?

Je rougis à l'entente du surnom mais ne montais pas sur mes grands chevaux. En fait, j'adorais ce surnom, je trouvais ça absolument adorable et ça flattait ma fierté de Gryffondor. Qui a dit que les lions n'aimaient pas les caresses ?
J'eu un sourire et répliquai :

-Si tu veux connaitres mon prénom tu te renseigneras, ça devrait pas être très compliqué à trouver.

Il n'y a pas 36 japonaises à Gryffondor dans mon année, encore moins avec un cousin à Serpentard.

-En attendant, tu peux me surnommer petite lionne si tu veux, ça me donne envie de rugir..euh rougir !
Dis-je en riant, satisfaite de mon petit jeux de mots. Il en faut vraiment peu pour me faire rire à moi...

-D’ailleurs, ça me rappelle que Nat’ n’a pas aimé se faire appeler «　chaton　». Dommage, je trouve que ça lui va plutôt bien.

Nat, chaton ? Par un gars ? Ahahah, tu m'étonnes qu'il n'aie pas apprécié ! Je l'imagine très bien comme un chat, le poil hérissé et les canines à l'air...

Je pus la voir rougir à l’entente de ce petit surnom malgré la nuit tombante. Réaction toute digne d’une petite Gryffy. Ce qui me désarçonna fut qu’elle ne monta pas surs ses grands chevaux. Apprécierait-elle le fait de se faire appeler «　petite lionne　» ? Par un Serpentard qu’elle ne connaît qu’à peine ? L’idée me parut saugrenue mais elle eut le mérite de me faire sourire.

Si tu veux connaître mon prénom tu te renseigneras, répliqua-t-elle dans un sourire mutin. Ça devrait pas être très compliqué à trouver.

Compte sur moi pour le savoir le plus vite possible alors, assurai-je sur le même ton qu’elle.

En effet, ça ne devait pas être compliqué ; il existait peu de Japonaises Rouge et Or, en cinquième année de surcroît.

En attendant, tu peux me surnommer petite lionne si tu veux, ça me donne envie de rugir… euh rougir !

J’éclatai d’un rire franc. C’était adorable cette façon qu’elle avait de paraître l’innocence même alors qu’elle était certainement loin de l’être.

Très bien, petite lionne… susurrai-je une fois calmé. J’aime bien ton sens de l’humour, tu devrais l’enseigner à ton cousin. Je pense que ça lui ferait du bien.

Je la fixai, pensif.

Est-ce parce qu’il n’a pas eu une enfance très heureuse qu’il se montre aussi cynique avec les autres ?

Je savais bien à quel point l’enfance pouvait déterminer de notre comportement futur. Et à moins que ce ne soit que pour se donner un genre - genre qui ne lui allait pas du tout au teint - il m’était difficile de croire que son enfance n’avait rien à voir là dedans.

Au moins je ne fus pas la seule à rire de mon jeu de mots. Matthew éclata de rire à son tour, ce qui me fit très plaisir. En ce moment, je ne provoquais que des disputes, alors un bon fou rire, ça avait de quoi soulager et faire du bien.

-Très bien, petite lionne… J’aime bien ton sens de l’humour, tu devrais l’enseigner à ton cousin. Je pense que ça lui ferait du bien.

Tiens tiens, encore à parler de Nat ? J'ai du mal à comprendre pourquoi Nathaniel suscite tellement d'interêt alors qu'il a un si sale caractère.
Matthew me fixa soudain, perdu dans ses pensées. Puis il me posa une question qui me surprit grandement.

-Est-ce parce qu’il n’a pas eu une enfance très heureuse qu’il se montre aussi cynique avec les autres ?

Je restai interdite quelques instants, étonnée de cet interêt si poussé et surtout de cette question très personnelle que peu de personnes oseraient demander.

-Eh bien...Je suppose que chaque personne croit que son enfance est pire que celle des autres. Nat a plutôt mal vécu une période et sa réaction est plutôt primaire. Je ne sais pas si j'ai le droit de tout te dévoiler mais le pincipal c'est qu'il a toujours été pourri gaté par ses parents et que ceux-si, dans leur désir de protection lui ont fait plus du mal qu'autre chose. Quand il était petit, il était déjà légèrement mégalo, et son seul ami était le fils de son intendant. Lorsque ses parents l'ont découverts ils ont jugé que cet enfant était indigne de Nat et l'ont éloigné de lui. Nat a considéré qu'il n'avait pas le droit d'avoir d'amis et a gagné ce caractère cynique que tu lui as vu. C'est pas une tragédie familiale comme certains peuvent l'avoir vécu, mais ça a suffi pour le renfermer. Si ça t'aide à comprendre le pourquoi du comment, tant mieux, mais ça ne l'excuse pas entièrement.

Je la vis légèrement étonnée de ma question et soupirai intérieurement.

Quoi ? Parce que je suis un Serpentard, je n’ai pas le droit de m’intéresser à la vie des autres ? Parce que je suis un Vert et Argent, je dois être égoïste et froid et cynique et tout le toutime ? D’accord, je suis déjà tout ça, d’une certaine façon et pire encore, mais la question me brûlait les lèvres. Alors, je la pose.

Eh bien… Je suppose que chaque personne croit que son enfance est pire que celle des autres, commença-t-elle à me répondre finalement. Nat a plutôt mal vécu une période et sa réaction est plutôt primaire. Je ne sais pas si j'ai le droit de tout te dévoiler mais le principal c'est qu'il a toujours été pourri gâté par ses parents et que ceux-ci, dans leur désir de protection, lui ont fait plus du mal qu'autre chose.

D’un côté je comprenais ce qu’il avait dû ressentir. Les parents surprotecteurs avaient tendance à étouffer leurs enfants sous ce trop plein d’amour ; enfin c’était ce qu’ils appelaient de l’amour, moi je voyais ça comme une tentative désespérée de garder leurs progéniture le plus longtemps possible sous leur coupe afin d‘en faire ce qu‘ils désiraient. Mon père avait fait pareil après le décès de ma mère et j’avais compris bien plus tard que son excédent d’amour tout paternel n’était qu’en fait un leurre pour me cacher toutes ces histoires louches et me rendre aveugle à sa monstruosité.

Dommage pour lui, ça n’a pas marché.

Quand il était petit, il était déjà légèrement mégalo, et son seul ami était le fils de son intendant. Lorsque ses parents l'ont découvert, ils ont jugé que cet enfant était indigne de Nat et l'ont éloigné de lui. Nat a considéré qu'il n'avait pas le droit d'avoir d'amis et a gagné ce caractère cynique que tu lui as vu. C'est pas une tragédie familiale comme certains peuvent l'avoir vécu, mais ça a suffi pour le renfermer, continua-t-elle.

Une question me vint à l’esprit : ses parents s’étaient-ils rendus compte à quel point ils avaient détruit leur fils au lieu de le rendre heureux et épanoui ? Probablement pas. Aveuglés par ce désir de faire de leur enfant quelqu’un qui leur ressemblerait trait pour trait, ils en ont oublié le principal : le bonheur de Nathaniel, qui était leur fils, la chair de leur chair, le sang de leur sang. Son histoire ramenait un goût d’amertume dans ma bouche, la rancune sur mes lèvres et la rage au cœur. Elle me rappelait tellement la mienne parc certains côtés que ça me faisait revenir quelques années en arrière, là où je n’aimais surtout pas revenir. Je serrai les dents et les poings, préférant ne pas craquer pour l’instant.

Si ça t'aide à comprendre le pourquoi du comment, tant mieux, mais ça ne l'excuse pas entièrement, finit-elle à mon adresse.

Ça ne l’excuse pas non, fis-je tendu. Mais ça explique beaucoup de choses et on ne peut pas lui en vouloir pour ça. Nat’ a été élevé de cette façon. Je ne dis pas que c’est irréversible, mais il est surtout victime de ce que lui ont inculqué ses parents. Il n’avait rien demandé.

Le problème était que je ne savais plus tellement si je parlais de son cousin ou de moi en cet instant.

Et puis, confessai-je dans un petit rire sans joie, ce n’est pas comme si sa façon de mordre sans réellement le faire n’avait pas son charme !

-Mais ça explique beaucoup de choses et on ne peut pas lui en vouloir pour ça. Nat’ a été élevé de cette façon. Je ne dis pas que c’est irréversible, mais il est surtout victime de ce que lui ont inculqué ses parents. Il n’avait rien demandé.

Peut-être, et c'est certain que l'éducation joue un rôle fondamental dans le futur caractère des enfants, mais certains enfants avec un passé plus dur et plus éprouvant s'en sortent très bien. Ils ne sont pas tous obligés de tourner bizarrement ou de compenser avec des traits de caractère généralement trop "socials" ou associals.

Il eu un petit rire désabusé en rajouta :

-Et puis, ce n’est pas comme si sa façon de mordre sans réellement le faire n’avait pas son charme !

-Ca c'est sur, je suis certaine qu'il en est conscient et qu'il en joue aussi.

Ça c’est sûr, acquiesça-t-elle dans un hochement de tête. Je suis certaine qu’il en est conscient et qu’il en joue aussi.

Tout le monde joue un jour ou l’autre dans sa vie petite lionne, arguai-je mollement.

Et pourtant, je suis sûr que tu le sais.

C’est vrai, on est bien obligé de jouer à un moment donné. Pour avancer, pour se sortir du trou ou d’une merde, pour obtenir ce qu’on désire, pour donner une certaine image de soi. On est obligé de jouer, sinon à quoi on arriverait dans la vie ?

J’avais d’ailleurs eu un bon modèle et une très bonne éducation à ce niveau là. Mon père. Père que je ne considérais plus que comme un géniteur. Et elle avait beau être une Griffondor, elle devait bien cacher quelque part une partie plus sombre, non ? Elle ne pouvait pas être blanche comme neige. Impossible.

N’as-tu jamais fait quelque chose qui ne te ressemble pas, ou tout du moins qui n’est pas en accord avec l’image que les autres ont de toi, juste pour en tirer parti ? demandai-je, pensif.

C’était une méthode qui marchait bien, qui portait ses fruits. Et plus on faisait quelque chose en total désaccord avec ce qu’on pensait de nous, plus ça marchait. Je ne comptais plus le nombre de fois où je l’avais utilisée.